mardi 22 décembre 2009

Petite nouvelle de la post-way of life américaine

Je me trouvais (comme hier, comme la semaine dernière, et je crois même comme une année auparavant) dans cette merde de bar à côté d'une des routes sur lesquelles Kerouac avait roulé il y a longtemps. Je finissais mon verre de... bon, je ne sais même pas ce qu'il y avait dans mon verre, ça puait l'alcool en tout cas, quand la bagarre commença (comme hier, comme la semaine dernière, et je crois même comme une année auparavant).

"Oui pauvres connards! - criait un vieux et sale type du fond de la salle - Je bois ce merveilleux élixir avec cette putain de fiole."

"Arrête de dire des conneries vieux idiot- commença à crier un mec habillé en motard - on n'est même pas à Bruges imbéciles !"

"Je te dis que c'est la véritable fiole fils de pute ! Je l'ai apportée moi même de Terre Sainte !"

Voilà les coups qui commencent à voler tout le long du bar (comme hier, comme la semaine dernière, et je crois même comme une année auparavant). Moi je n'en avais rien a foutre de tout cela, j'étais tranquillement à ma table, essayant de deviner ce qu'il pouvait y avoir dans ce putain de verre. C'était franchement dégoutant, comme du sang alcoolisé.

O. Valvos

jeudi 17 décembre 2009

On achève pas la lune

Dans le vécu de quelques instants où quelqu'un frappe sans savoir quelle porte se tient quelle porte se tord nous ne sommes que l'autre et chacun pour soi et chacun comme soi et comme toi et toi tu oublies parce que tu n'as jamais su puisque tes doigts certes doux glissent partout où ils jouissent. C'est comme un réverbère dans l'imaginaire c'est proche du vrai mais ce lyrisme de la lumière fondante en la neige exotique pour un ailleurs n'est que rime d'esprit perdu mendiant lassé de se contenter de marcher quand il peut sait-il crever sous une pluie violette. J'ai perdu une nuit d'août trop froide pour être vraie toute capacité d'expression correcte parce que correcte n'est pas fidèle n'est pas soi et par soi entendons toi. Comprenons que ça fait mal de penser sans musique quand l'attente d'un carrefour se fait tremblant de trop de peu c'est qu'il faut apprendre à aimer sa condition non plus humaine mais cannibale. Ici c'est comme un coup la violence c'est irréfléchi et sincère alors seulement peut-être peut-on s'atteindre moi et donc toi. Expérimenter n'existe pas tout est et seulement la fatigue de mes épaules et le sang de mon mépris naissent que des évidences accomplis qui ne restent pas comme si nous ne pouvions retenir que l'Histoire et ses faits alors que tout est d'ici ce lieu sans pieds. La voilà la Vérité du fantôme parce que n'est pas cocu qui veut.

Deslogis



lundi 14 décembre 2009

Paroles d'un ancré

Y'a rien d'pire que d'se crever dans l'constat. Constater c'est comme espérer, c'est se suicider en société.
L'université c'est vraiment atemporel. C'est une p'tite société qu'la grande effleure à peine, en surface, mais au fond ça reste indépendant, presque anarchique. Y'a rien d'plus libre qu'un étudiant à la fac. L'problème c'est qu'bien souvent il ne l'sait pas l'étudiant, il n'est pas consicent. Parc'que quand il sort d'un amphithéâtre il retourne dans la grande société et c'est là qu'il passe la plupart de son temps, qu'il s'épanouie, à l'envers. Moi j'garde toujours un pied, ou un oeil, une oreille, un nez, une main, en amphi', c'est d'là que né le constat. C'est d'là aussi qu'on peut s'faire libre. Regarder c'est déjà être ailleurs.
Alors quand j'suis au lit avec elle, ou qu'l'autre est dans mes bras, ou qu'je drague à moitié ivre la sombre solitaire du comptoir, j'suis toujours un peu en amphi', je sais.
J'bois beaucoup tout d'même. Evidemment y'a des raisons. C'est complexe parc'que tout les jeunes d'aujourd'hui boivent. On s'en rend pas trop compte, ça parait naturel mais ça n'l'est pas. J'crois bien qu'on est cette première génération d'alcooliques. C'est la norme. 'Doit bien y avoir un sens à ça. C'est peut-être pour ça qu'il n'y a plus d'poètes, on l'est tous. Puis y'a beaucoup d'lieux communs sur l'alcool, le plus admis c'est qu'on boit pour s'oublier, nous et not' situation. C'qui m'chiffonne c'est qu'not' situation elle n'a jamais été aussi confortable. D'ailleurs plus elle l'est, confortable, plus on boit. C'est comme inversé, plus on est riche plus on s'enivre, et les pauvres s'emmerdent sobrement. On vit dans un temps inversé, où l'paradoxe à plus de sens que l'reste. C'est pour ça qu'moi j'crois qu'on n'boit pas pour s'oublier mais pour s'voir au contraire, se savoir, pour prendre conscience durant un temps souvent oublié, plus on sait plus on oublie et plus, p't-être bien, qu'on s'en délecte.

Deslogis

vendredi 11 décembre 2009

ἕν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα (ou La Victime de notre Temps)

- sous les draps et tes reins
inconnus seuls nus nous
savions seuls
n'existions pas
existions seuls
et encore
et encore à jamais mais
un écho -

- sur la mollesse de tes hanches
drame feint secret sais-je.
et ta voix aisée.
et tes mots naïfs.
et leurs fonds d'abysses.
par tant de grâces illuminées en tes bras je
suis génie. -

Deslogis


lundi 7 décembre 2009

Dans la grotte de bioux pôète

Un chevalier à l'esprit sanglant arriva à moitié mort face à la grotte de bioux pôète.
Dois-je, pour faire comprendre cette histoire de pertes et découvertes, expliquer un peu l'histoire de ce pauvre être ? Lui fut personne de haute famille, il se permit des études de lettres, il aurait pu être moine de closure, copiste, et même arriver au plus haut de l'académie des lettres (n'importe laquelle). Mais il décida d'être écrivain, et c'est ainsi qu'on le retrouva face à la grotte (le reste de l'explication n'étant pas nécessaire pour comprendre cette histoire).

À l'entrée de la grotte une grande inscription avertissait les malheureux qui dedans voulaient rentrer. "Ô toi, qui contemples la grotte de bioux pôète, si tu ne veux pas rentrer dans le chemin de la folie, oublie tes préjugés, et n'écoute que notre imaginaire".

L'homme rentra tout de même

Dedans, trois sombres écrivaient sans cesse de longs et beaux poèmes. Lui, étant homme lettré, il ne put éviter de lire ces étranges textes.

L'homme ne comprit rien

Désespéré après des heures de non-lecture il sortit au bord d'une folie complète, il n'avait rien comprit.

Il n'était qu'un analphabète à l'égard de la grotte

Une fois de retour au monde, l'homme se mit à écrire. Il écrivit de longs romans, pleins de points et de virgules,

Et vide de tout,

en attendant de pouvoir oublier la grotte. Il les vendit, il fut riche, apprécié, mais

Le souvenir de la grotte se dessine encore
Sous ses yeux

O. Valvos

dimanche 6 décembre 2009

Nathalie-a-


Nathalie -ses yeux riment avec Nathalia- Nathalie, je l'ai aimé comme on aime certains parvis d'ici, je l'ai aimé comme un torse qui souffre, comme on s'indiffère d'un lendemain. Nathalie, je l'ai choisi. Je l'ai choisi pour m'aimer un peu peut-être. Je l'ai choisi pour qu'elle comprenne qui je suis. J'ai choisi qu'elle comprendrait. J'ai découvert qu'au moins elle le pouvait. Nathalie, par quelques mutismes. Nathalie -Nathalia- hurlait de douleur par le silence hivernal de ses yeux noirs. Elle souffrait tant de rien que j'en pleurais. Nathalie, -Nathalia-. Je l'ai volé comme l'émotion nue. Nathalie m'a tant compris que j'ai gouté sa haine à l'instant. Nathalie-a- ne me parle qu'avec les yeux clos et s'éloigne en étrangère pour me regarder. Nathalie, -en Nathalia- est condensée, ma passion ma haine d'eux. Une intensité fureur je tremble.

Deslogis

jeudi 3 décembre 2009

Une Réponse au Morceau I de Thomas

On est deux. La solitude ça n'se narre pas, subir, courber, et seulement parfois d'la poésie au bout et trembler quand elle est accompagnée. On est deux. J'suis dans cette ville, celle du désir. Mais l'désir c'est qu'effleurer, là j'vais crever, c'est comme baiser, c'est dommage, c'est crever. J'ai trouvé un plancher au d'ssus d'mes moyens. On est deux et ça d'vient rare. Il est pareil, il a mal, moi c'est aux hanches, lui aux g'noux. On n'fait rien, ça r'nifle l'alcool et la pouffiasse, c'est nos reins à nous. On est deux et ça d'vient rare on est pareil. C'est même plus qu'on s'comprend, c'est même plus un contexte, on s'dit toujours qu'c'est parce qu'on est dans l'même contexte. Conneries ! 'Rien à voir, c'est juste que. On est deux et ça d'vient rare on est pareil même hors de l'un. J'n'ai rien à narrer.

Deslogis

...

...
Bioux est MORT
Je et Toi(s)
Nous
SOUFFRONS
Pourquoi PAS ?
C'est de votre faute
MAUVAIS IDIOTS
SAINTS putréfiés
pouffiasses chroniques
NOUS SOMMES
CET
3
ANACHRONIQUEs
j'insulterai quiconque suintera la rose
JE suis la PLUIE et le BÉTON meurtri
JE HURLE chaque nuit
Je suis l'Éternel, j'aime le piano
Je me trouve sympathique mais ne suis pas Dada

Cherchant un lieu où cracher j'ai aimé Nathalie le temps d'une rue
VOILA TOUT


Deslogis