vendredi 26 mars 2010

Hommage à Georges Bataille


I gave to Limbour a rendez-vous
on the Champs-Elysées
to speak of heaven

I said
heaven is a cat

a third said
heaven is two cats

another said
heaven is a tongue
thicker than a mob.

Georges Bataille, Poèmes de La Somme athéologique, 1945


lundi 22 mars 2010

Gant chaire pour pleurer


Bas
Qui s'est paumé ce soir ?
Laisse le vin choisir
Ta part

Comme un son

Et toi qui crois

Qui ris
Et moi qui pleure

Sur tes lèvres
Basses

à la mer, laisse
Qui s'est pendu ce soir ?

Bas
Ton schisme aux doigts
Grince

Si je suis déjà mort
C'est là
Bas

Mer en rue ce soir
Glisse tout les Dieux
Jaunes ou vert ou toi ou d'autres (toi)
Mer en ville ce soir
Laisse le vin faire
Puis souffre un peu va !
Enfant des sangs prudes ;
- enfant des chants
Ronds

Le temps baisse
Poly qu'il est

Comme une page au corps

Deslogis

mercredi 17 mars 2010

Hommage à Valère Novarina



1. Vivier des noms


Le Déséquilibriste


Entrent le Théanthrope, Le Mangier Olam, Sponx et Zéphir, L'Illogicien, La Machine à dire Oui, La Machine à faire Vrai, Les Orifices Mentaux, Le Contresujet, vox Spermutabilis, L'Homme de sous La Terre, Le Bonhomme Centuple, Irma Grammatica, Le Gardien de Caillou, Sa Chaise, Le Juge de Matière, Le Trompeur de Choses, Jean La Glaise et son moi massif, L'Ouvrier du Monde, Le Chanteur en Perdition, Le Monothéiste Roblot et Roblot, Madame Nihil, L'Homme obtenu d'Homme, L'Acteur en Catastrophe, L'enfant de mistes du Repas de Terre, L'Enfant Celluloïd, L'Être sans Sujet, L'Homme à la Triple Base, La Mère Vivipare, L'Enfant des Trous du Bas, Jean qui Corde, L'un des Mangeurs la Chose-Ouverte, L'Ultime des Reclus, La Machine à généralise la mort, L'Huissier aux deux mille noms, La Machine à réparer le vide juridique, Le Sujet Perdu, Le Personnage du Corps, Jean Le Magiaque, Le Mangeur Niant, L'Avaleur Pothaire, L'Enfant Vide, Les Mangeurs de tout en tout, L'Enfant Mordant le sol contre tous.

L'Esprit, chantant.

"Un temps deux temps et la moitié d'un temps :
Nous entenons dans l'espace déployé,
Le nombres
Chanter en catastrophe le verbe compter.
Beaux enfants, sortant de l'ombre
Regardez l'espace venir résoudre
Faire voler d'joie
Au fond de nous
La vie en poudre !
Sauver la pensée en l'écartelant.


Beaucoup de ceux qui dorment sous la terre
De la poussière
Se réveilleront.

Un temps deux temps, et la moitié d'un temps :
J'offre ce temps au chien qui passe
Au chien ut, à l'animal,
Au la, ici,
Au métronome,
à l'arpenteur, au diapason.
Aux silences placés au fond des uns les autres
Aux faces, aux pierres, au mur humain
Aux paroles versées pour entendre
Aux yeux placés
Sur ton front.

Valère Novarina, L'Acte Inconnu (extraits), 2007

Sur la Création (Genèse I)

Un Certain prit l'épée qui n'existait pas encore. Épée faite de fleurs arctiques, de roses de foudre et de gouffres célestiaux.
Et avec elle Il coupa le miroir du commencement.
Et alors, Tout fut.

O. Valvos

mardi 16 mars 2010

Lire les yeux brûlés

Lire les yeux brûlés,

Comme un petit enchantement........................Magique....................Beau
.
.
Qui brûle ta nature
.
Et puis c'est poésie............encore........des...ordre....naît
.
.
.
Tu le sait,
Lire... les yeux... brûlés
L'oeil brûlénivré
.
O. Valvos

Cryptes polies (Léthé nègre)


Viens sous mon coeur, âme sourde et cruelle
Arme à l'oeil, chère damnante
Des piques en ton sein crève quelqu'ombre
Qui t'aime
Âme au vol, sous mon coeur
Sourd et cruel,
Bruyant et furieux,
Mais à toi divers.

Six heures matinales à Bristol, un bel homme laid de l'être s'entame au fil d'un Chivas qu'il agresse, lui, doux et fort, et le ciel est vert en bas, le printemps se pointe.

Âme au vol, sous mon coeur
Sourd et cruel,
Bruyant et furieux,
Beth Gibbons me chante aux doigts.

Neuf heures que minuit dort et l'homme est presque aussi droit qu'il le pense, la rue anciennement pluie se perd mais lui se sait et pleure, comme la rue anciennement pluie. Il n'a de malheur que son chemin.

Trip-Hop sait gonfler
Cruel et Bristol,
Chivas à l'oeil par lèvres
Et du Blues en silence.

Midi, et minuit meurt comme un pays sale, la Belgique est trop fragile pour Bruxelles, et l'homme nu danse par défaut côte à fringue d'un nègre aux ongles propres. Nègre aux ongles propres crèves l'homme. Tu te le dois, je te pardonne. L'homme comme un pays aux ongles propres panse un Blues et hurle Jazz, sans paume.

Quelque chose.

Deslogis


Photographier instant passé (Requiem III)


J'ai vu Marie presque nue
et décidant de rester
presque nue
là sous mes paupières

J'ai vu Marie en prière
presque nue
là même sans odeur
et décidant de l'horreur

J'ai cru Marie Faustine
là oui sous mes rêves
et décidant
trêve
presque nue


J'ai vu Marie corps-être-ombre

Je vois en sève

Deslogis

Et l'unique Marie(s) des trompettes Faustine (Requiem II)


dans les morts de Ma-
rie soigne ses pairs
fer en main
panse ma poitrine
ou bien à Faustine
ciel en sein
usée fort d'un naguère
Maries à Paris
celle en un
ou Maries ailleurs
à Saint-Petersbourg
terre en rein
au fond d'Italie
soigne d'âme en âme
père en train
usée Marie qui fane
Faustine encore ne
d'un tiers
panse plus ma pa-
-trie - Marie encorne

Deslogis

dimanche 14 mars 2010

samedi 13 mars 2010

L'Amour jaune (Requiem I)


C'était d'un parfait parfum de blues
Marie passa fleuve et
Jamais plus
Jaune amour
Sueurs pluies
Et la faille
De nos vitres
lèvres-fièvres
Tes cordes en
Echo

Là, à l'heure des sens
Ton cher corps
Apache
Mon cher coeur
Tue, à leur décence

lèvres-courbes-fièvres

D'ajouts jaunes à ton nom
Jamais plus tes doigts de loin me m'arracheront
D'ajouts jaunes

C'était d'un parfait parfum de blues
Surgir à nouveau tes seins sous tes tissus-peaux
Soumis à l'oeil
Toucher bas

Deux sèves-cendres en lèvres
Sel !
Oeil(s) sang noir nourri de toi
Ton reflet
Qui t'iris
D'amour un
Fantasme
à Dieu
Deslogis

vendredi 5 mars 2010

...

La plate volupté et le pauvre mystère
Que de n'être pas vu. - Paul Éluard

La musique creuse le ciel. - Charles Baudelaire

C'était un paysage comme celui qu'un homme effrayé regarde. - Maurice Maeterlinck

Les villes répondaient maintenant par centaines
Je ne distinguais plus leurs paroles lointaines. - Guillaume Apollinaire

-

...

-

Là. Croise le ciel - do - récite un café, sous la tyrannie des globes. Las. Dessine tes hanches (à l'avance), je -mi - un autre. J'ai peur. J'ai peur - fa - toi, de toi. Vu ! Non... J'ai peur. Ne te connais pas. Jamais vu. Je n'ai de toi - mi - même pas l'idée mais. J'ai peur. Bois. Se mêlent là bois et toi, fers et pierres. Croise le ciel au front - ré - de toi - fa -. Coiffé ou de quoi, pour toi. Je (autre) nu sans métro. Toi, ou toi si mieux, si plus. Si belle - do- j'ai peur. Si-je-ce-n'est-que pour toi. Ce n'est que puisque tu n'y es pas dans les bois hurlant. Sinon la ville, pourquoi. Pour toi passé - peu présente - futur, le seul. C'est pour toi belle que Ville est mon requiem - ré - qui en nuit freine. Je marche peur espère t'. Et cent villes déjà je crois -mi -. De formes, Ville et toi mes antres.

Je veux
beauté des cieux verts ta rencontre mes yeux et tes flanches
et puis
d'immédiat
crisse moi et mon fort et moi qu'empoigne rouge tes flots d'immondices

Je veux.
Mais marche. J'ai peur - ré -. Mais -mi -
Au coin d'un creux minuit un homme (autre).

Je crois qu'il...
...mais je sais qu'il se lumière et d'orange comme sa folle fille qu'il enlèvre sans croix le sang des cernes ce feu volé voulu et cru

un fil et nos doigts

Deslogis

-

La plate volupté et le pauvre mystère
Que de n'être pas vu. - Paul Eluard

La musique creuse le ciel. - Charles Baudelaire

C'était un paysage comme celui qu'un homme effrayé regarde. - Maurice Maeterlinck

Les villes répondaient maintenant par centaines
Je ne distinguais plus leurs paroles lointaines. - Guillaume Apollinaire

jeudi 4 mars 2010

On l'est (Résistance)

On était pauvres et secs, crachés sous des ongles, et sans savoir lesquels.
On était frêles et droits dans nos ruelles, celles qui ressemblent, telles quelles celles qui ressentent.
... à travers verre qu'ai-je à dire ?
Un mot ça se dessine,
Et après
Hurle !
Hurlons !
J'ai le chant, le terrible,
le chant de la servitude
qui me brûle à l'oeil avec la constance
et l'illogisme du temps.

Deslogis,
Bruxelles

lundi 1 mars 2010

Mordre tant que lune pourra


Faustine est morte d'une voix cerne comme moi son suicide, à mes mains Faustine est morte. Et moi. Faustine. J'ai, la peau ailleurs, chaire à l'air je brule, Faustine. Et moi.
Sous le bandeau son oeil
l'abîme à peine
air à jamais
J'écris au sol,
Bleu
Et jaune j'ai le froid au yeux
Il pleut sur elle et nos mois perdues hurlent sur
Mon dos
Courbe
Il pleut sur nous et nos mois futurs jaunes, fumée
Il pleuvait d'août à alors

Sous la pluie ses lèvres
Mon violon Ô gouffre
Faustine est morte et moi
Nègre
Comme en goutte

Deslogis


Hommage à Tristan Corbière II


i sonnet
avec la manière de s’en servir

Réglons notre papier et formons bien nos lettres :

Vers filés à la main et d’un pied uniforme,
Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton ;
Qu’en marquant la césure, un des quatre s’endorme….
Ça peut dormir debout comme soldats de plomb.

Sur le
railway du Pinde est la ligne, la forme ;
Aux fils du télégraphe : — on en suit quatre, en long ;
À chaque pieu, la rime — exemple : chloroforme,
— Chaque vers est un fil, et la rime un jalon.

— Télégramme sacré — 20 mots. — Vite à mon aide….
(Sonnet — c’est un sonnet —) ô Muse d’Archimède !
— La preuve d’un sonnet est par l’addition :

— Je pose 4 et 4 = 8 ! Alors je procède,
En posant 3 et 3 ! — Tenons Pégase raide :
« Ô lyre ! Ô délire ! Ô…. » — Sonnet — Attention !

Pic de la Maladetta. — Août.


Tristan Corbière, Les Amours jaunes, 1873