vendredi 27 mai 2011

Mythos (lettre à Fred Hirsch)

"Les songes vacillants nous viennent de deux portes; l'une est fermée de corne; l'autre est fermée d'ivoire; quand un songe nous vient par l'ivoire scié, ce n'est que tromperies, simple ivraie de paroles; ceux que laisse passer la corne bien polie nous cornent le succès du mortel qui les voit."
Homère, Odysée, Chant XIX
(trad. Victor Bérard)

Moins russe qu'une rapace mais plus rusé qu'Eole je pointe le sol de mes plus solides orteils, puis les rabats, mon talon sans stigmate claque à terre d'où l'écho chez Hadès. La courte excursion au haut niveau des suffisances m'apprit que la salle de concert, dernier spectacle debout, subit encore ta limite sociale. On ne traduit plus directement. L'esclave a connu et explore encore toute ses formes possibles, l'apparence où peut même l'acide y voir des corps nés idem aux vers d'Homère. Il me faut cogner, ha, non, montrer, non, savoir, oui, partir, et, peut-être, revenir. Pour rien, le seul infini à porté du penseur-créateur. Tu connais, les marécages économiques, la sociale boule à neige, les décors léchés de colle. Difficile désormais d'en lieu sûr en réchapper. Et pourtant les rites sèment en suivant, agiles, à l'homme volé cette volonté de vivre entier. Des drapeaux se groupes sans fusion, et dégueulent un drapeau de plus, une loi de plus, un détour sans vice vers l'âme en caresse, croyante, volontaire. L'humain qu'à défaut ont accepterait d'être. Le salut n'est plus constat mais passe-temps. La pluie, fidèle, demeure. L'écriture est revenue, raccourcis mais dés tôt chacun tape en y pensant pour s'imprégner, les lettres on leur place et laisse à l'esprit la lutte d'avec les signifiances que l'image, au retour bien plus maladroit, cause encore plus à raccourcir la sentence parsemé de smileys pour panneaux; l'image empeste le raffiné gratin gratté trop tôt. Ou les lardons encrémés au seuil du bronzage, trop odorants pour laisser pantois les besoins sentimentaux vite rassasiés par la valeur du vice. Tout ça persiste, avec au soin des unicités décidées en confortable agencement assez anguleux pour agripper une implosion de liberté, d'ode à la soie en condition hurlant sur le côté de la page, un plus que chacun invérifiable, argument post-béton; la faute offerte au plaignant, un contrat signé au petit matin mauvé par les hallucinantes idées superbes qui fait l'espèce se vénérer. En touchant la moelle de l'époque c'est la chair que je sens la première, toujours la même. Chaque civilisation à chuté, pour s'être crue immortelle. Toujours la même, la romaine, du latin à l'anglais rien n'a changé, du pallium au costume les mythes, des cithares aux pianos les arts assiégés, sont contés et se titrent Conquête.
Les mythes et l'Histoire s'accordent : la chute de la plus ambitieuse et convaincue et ivre de sa propre science des civilisations s'est rendue coupable du millénaire le plus animal (la poésie n'a rien du jugement) de tout les temps.
Au Grand-Âge, qui a plus de temps pour tomber que l'avenir acéphale ne se pense;
nous ! décadence, de fait, vous rejoignons sans patiente.

Deslogis





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