samedi 28 mars 2009

Hommage à Emil Cioran

Exister est un phénomène colossal - qui n' a aucun sens. C'est ainsi que je définirais l'ahurissement dans lequel je vis jour après jour.
[...]
Être persuadé de quoi que ce soit est un exploit inouï, presque miraculeux.
[...]
Être, c'est être coincé.
[...]
"Seriez-vous réac ?" - "Si vous voulez, mais dans le sens où Dieu l'est."
[...]
Il est réconfortant de pouvoir se dire : Ma vie correspond trait pour trait au genre d'enlisement que je me souhaitais.
[...]
Quand je vois quelqu'un batailler pour quelque cause que ce soit, je cherche à savoir ce qui se passe dans son esprit et d'où peut bien provenir son manque si évident de maturité. Le refus de la résignation est peut-être un signe de "vie"', jamais en tout cas de clairvoyance, ou simplement de réflexion. L'homme sensé ne s'abaisse pas à protester. A peine consent-il à l'indignation. Prendre au sérieux les affaires humaines témoigne de quelque carence secrète.
[...]
Dès qu'on revient au Doute (si tant est qu'on l'ait jamais quitté), entreprendre quoi que ce soit paraît moins inutile qu'extravaguant. On ne rigole pas avec lui. Il vous travaille en profondeur comme un maladie ou, plus efficacement encore, comme une foi.
[...]
Je discerne de moins en moins ce qui est bien de ce qui est mal. Quand je ne ferai plus aucune distinction entre l'un et l'autre, à supposer que j'y parvienne un jour, - quel pas en avant ! Vers quoi ?
[...]
Le suicide, seul acte vraiment normal, par quelle aberration est-il devenu l'apanage des tarés ?

[...]
Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C'est que dans le premier cas il s'agit d'une issue philosophique ; dans le second, d'un être, d'une voix, d'une plainte ...
[...]
La preuve que l'homme exècre l'homme ? Il suffit de se trouver au milieu d'une foule, pour se sentir aussitôt solidaire de toutes les planètes mortes.
[...]
"Je me permets de prier pour vous." - "Je le veux bien. Mais
qui vous écoutera ?"
[...]
On ne s'entretient avec profit qu'avec les emballés qui ont cessé de l'être, avec les ex-naïfs... Calmés enfin, ils ont fait, de gré ou de force, le pas décisif vers la Connaissance, - cette version impersonnelle de la déception.
[...]
Celui qui, ayant fréquenté les hommes, se fait le moindre illusion sur eux, devrait être condamné à se réincarner, pour apprendre à observer, à voir, pour se mettre un peu à la page.
[...]
Ce qu'on écrit ne donne qu'une image incomplète de ce qu'on est, pour la raison que les mots ne surgissent et ne s'animent que lorsqu'on est au plus haut ou au plus bas de soi-même.
[...]
Dans les heures de veilles, chaque instant est si plein et si vacant, qu'il se pose en rival du Temps.
[...]
Contribuer, sous quelque forme que ce soit, à la ruine d'un système, de n'importe quel système, c'est ce que poursuit celui qui ne pense qu'au hasard des rencontres, et qui ne consentira jamais à penser pour penser.
[...]
Il n'y a pas un autre monde. Il n'y a même pas ce monde-ci. Qu'y a-t-il alors ? Le sourire intérieur que suscite en nous l'inexistence patente de l'un et de l'autre.
[...]
L'espoir est la forme
normale du délire.
[...]
On n'est comblé que lorsqu'on n'aspire à rien, et qu'on s'imprègne de ce rien jusqu'à en devenir ivre.
[...]
Comment s'étendre le lendemain sur une idée dont on s'était occupé la veille ? - Après n'importe quelle nuit, on n'est plus le même, et c'est tricher que de jouer la farce de la continuité. - Le
fragment, genre décevant sans doute, bien que seul honnête.
[...]
L'homme est
inacceptable.



Emil Cioran, Écartèlements, 1979.

jeudi 26 mars 2009

L'onaniste


elle danse avec la beauté d'un secret révélé
elle fait rimer mes meubles, elle danse là, éméchée
dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie

elle danse en typhon et pourtant, ses yeux
c'est bien vers moi que toujours ils se retrouvent
et moi de face, de dos ou d'ailleurs, mes yeux roulent,
c'est bien vers elle que toujours ils se retrouvent

dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie

elle monte au plafond, nue, de plus en plus feu,
nue comme un ensemble à garder pour soi
rien en ce corps ne pleure le temps
nue comme elle l'est, mon oeil droit coule

dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie

et tout devient plus, plus d'elle, et moi ému
plus le temps passe, plus elle est nue,
plus elle danse, plus elle excite,
plus je la pense, plus elle existe

dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie

"Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer." - Voltaire

Joseph.K




Texte classique au théatre grec

Le peuple criait "hippocrysis! hippocrysis!" mais dans l'agora les intellectuels (vielle race aux yeux rouges et aux langues de merde) défendaient la taxis ou même la euresis. Tout d'un coup le théâtre brûla, tout le monde fut heureux. Mais ce n'était qu'un rêve de tous ceux qui étaient réveillés, le théâtre n'était pas brûlé, personne n'était heureux. Même si caché derrière la scène le mammuthones avec une allumette a la main attendait qu'Arlequin portasse l'alcool pour le feu.
O. Valvos

mercredi 25 mars 2009

Une nuit d'houblon


il ne devrait observer
les couleurs de la bière
mélange du verre vert et
liquide d'un âpre jaunâtre
et il l'éloge en lui

il devrait plutôt
voir que cette blonde
inconnue le mire
comme un coffre à ouvrir
ou un trou à creuser
rien de bien beau

il devrait et bien vite
remarquer ces yeux éméchés
mélange du verre vert et
liquide d'un âpre jaunâtre
pas bien belle mais jouable
il évite les blagues qui irritent

quelques rires suffisent
quand la bière triomphe
"un verre de plus ?"
un allié ça s'utilise !
il veut lui faire l'amour
sans partage, comme un accord

il l'embrasse pour rire
il l'embrasse pour dire
que la soirée commence
à peine une impasse
suffira, ils le savent
comme un dialogue de sourd

pourquoi une capote ?
"je serais mort en héros"
se disait-il en plein crime,
elle ? n'y avait même pas penser
et sans performance aucune
l'embrassa sans rancune

nus, bourrés, sur des graviers
cigarette en partage,
jamais il ne se serait cru en 2009
et sa seule pensée, vidé de son sang,
fut "qu'il est beau l'ancien temps"
le vent rimait déjà sa mâtiné

nuit d'houblon
et une germe
d'extase

Joseph.K

mardi 24 mars 2009

...

...

'faudrait qu'je sois une foule entière


Pourquoi ne pas laisser filer un peu plus les jupes estivales ?
Laisser le vent les caresser, ces peaux presque brillantes
On croirait de la liqueur, lisse mais moins cruelle qu'un miroir
La fin ne se perdrait que sur les routes oranges, comme le mal.

L'ami, si je puis, sommes nous à jamais maître
De nous même se suffit-il à la victoire de nos petits espoirs
Il pensait pourtant que le seul qui comme lui profane
N'était en vrai que Bob Dylan.

'Faut bien croire en les fils supposés de ces américains
Ceux qui ne vivaient que d'eux même, à tord et à New-York
'Faut bien y croire que des vrais, non de fait ce qui compte
C'est l'imaginaire, c'est la volonté, c'est l'écoute en alliance.

Alors que se dire face à nos âges communs qui se gouffrent
Seuls ou en bandes dans les shémas simplifiés, on se dit
Qu'hier aussi les autres pleuraient leurs voisins, ces cendres
Que les guitares ne furent pas plus qu'un remède mortifié.

Y en a t-il d'autres qui comme moi ne mangent que pour mieux fumer ?


La réponse est dans la panse, dans la baise sans préliminaire,
Dans les pipes menées à terme, dans les gerbes de soleil levant,
Dans les mains neuves vingts piges plus tard, dans la bière,
Dans les bouquins d'occas', dans les vins de supermarchés,
Dans les rires imprévus, dans les douches oubliées,
Dans les capotes sinon rien, dans les marches seules et de nuit,
Dans l'herbe à fumer entre nous, dans les clopes à fumer entre soi-même,
Dans les guerres d'ailleurs, dans les meurtres d'à cotés,
Dans les cons à tabasser, dans les putes à raccompagner,
Dans le sable incendié, dans le filtre usité,
Enfin dans les couleurs, mot à mot, à découvrir
Dans tout ce qui ne nous concerne que de loin ou même de près, et donc
Pas le moins du monde.

Tant que je m'en sort, la vaiselle pourra attendre, un mois de plus ou de moins, vivre sur le fil importe peu, tant qu'à eviter la chute, même de près, la sécurité n'est qu'illusion, des amis, de l'encre et de la musique, de quoi faire du gouffre commun une falaise lisse comme les jambes de cette passante en robe diurne et légére, je m'en vais la suivre et la rêver.

Et demain je lirais L'Odysée, c'est cette vie là, que je méne avec en main un baton blanc, qui m'en donne la folle envie.

Joseph.K


lundi 23 mars 2009

Sous les ultimes trompettes


Il aurait aimé pouvoir dire "These boots are made for walking" mais il était d'expression française.

Il s'y suffisait aisément dans ses sexualités non pas que dépravées - il aurait aimé être plus sale qu'il ne l'était - mais au sens glissant pour son esprit à réflexion ambiante et pesante. C'est pourquoi il aimait tant les dialogues aux réponses détachées des questions, il se sentait ainsi définit au sein de l'agencement des mots échangés.

Se définir était sa priorité absolu, pas en mot mais en sens, son existence même lui prouvait qu'il eu un sens - pensait il alors naïvement comme un religieux croit en sa croix de bois - il suffisait, lourde tâche, de le trouver. Son plus grand allié fût la musique. Elle est l'espace le plus abstrait qui soit, ainsi aussi le plus parlant.

La musique avait pour lui une franchise bien plus humaine que celle des livres, il avait tant peur du temps qu'il craignait de parcourir 300 pages pour conquérir une pensée, une émotion, celle même que la musique exprimerait en un accord soudain de notes inéditement harmonieux.
Ce franc-parler musical il le retrouva en la poésie. Brève et pourtant sous-jacente, délicate et insultante. Lui.

Mais il savait, même perdu au plus profond d'un livre, même au sein abyssale d'une musique paralysante de frisson, même en ses moments de réflexion dit de gouffre blanc, il savait que tout en lui était à vocation des femmes.

Sa seule certitude à ce propos tumultueux était son engouement corps et âme à toute femme qui à son gout était assez belle et raffinée pour y centrer son attention. Le mystère provenait de ceci qu'il se demandait en ses nuits claires du dessus de son lit sec et poreux : préférait il les aimer ou bien les baiser en une pénombre hasardeuse ? Le respect de l'autre ne se posait pas alors -le respect ne s'immisce que par contexte - la question ne prenait en considération que son être.

Il aimait dire aux inconnus de passages - il ne parlait sincèrement de lui qu'à ces gens là - qu'il fumait en causalité directe à cette interrogation. Fumer seul c'est se laisser l'espace de l'interrogation interne disait-il. Il lui arrivait ainsi, quand une question taraudait son esprit facilement brumeux, de fumer clopes sur clopes jusqu'à satisfaction personnelle.

Son amour du non-sens le perdait encore plus dans sa recherche de soi. Pourquoi, se demandait-il possiblement à juste titre, aimait-il baiser une inconnue alors qu'il était fou amoureux d'une femme ? La psychanalyse - effet de mode qui le déroutait au dégout - lui trouverait à coup sur des réponses issues d'un passé qu'il jaugeait inutile. Il se plaisait à parler de la psychanalyse comme "ce qui prétend que tout à une source". Mais ce type de réponses œdipiennes le mettait dans un état d'indifférence digne d'un verre d'eau.

Son mépris théorique et constant ne se manifestait pourtant que rarement, "putain d'éducation" grognait-il alors après avoir, comme toujours, sortit une formule de politesse aux commerçants minables dont il aimait imaginer la vie horlogée. Mais rarement il s'avouait sa proximité avec eux.

Il s'était mis à écrire pour une raison qu'il ne devinait qu'allongée sur les herbes jamais aussi verte qu'espérées. Il écrivait pour expier tout ce qu'il ne pouvait cracher dans la réalité de fait. Tout autant aimer, qu'insulter. A outrance pour l'équilibre.

Il lui aurait suffit d'un peu d'épique pour combler son soi que seul lui cernait. Pour cela il grattait, il grattait et parfois il jubilait d'œuvres d'autres, parfois de ses propres mots.

C'est pour tout ce cela qu'est son être qu'il se trouva à 02h22, seul dans son appartement restreint, à danser entouré de sa propre fumée - puisque jamais il ne dansait sans fumer - sur le son hybride si ce n'est liquide de Goldfrapp.

Il reste bon à savoir, en finalité de préférence, que cet homme quand il écrivait à son propos, ne le faisait qu'au passé, et à la troisième personne.

Joseph.K


Hommage à Jack Kerouac

Et je voyais jaillir de ses yeux une sorte de lueur sacrée sous l'effet de ses excitantes visions qu'il me décrivait d'une façon si torrentielle que, dans les autobus, les gens se retournaient pour voir "le loufoque surexcité". Dans l'Ouest, il avait passé un tiers de son temps dans les salles de jeux, un tiers en prison et l'autre tiers dans les bibliothèques publiques. On l'avait vu s'élancer ardemment dans les rues hivernales, tête nue, avec ses livres qu'il emportait au billard, ou bien grimper aux arbres pour gagner les mansardes des copains où il pasait ses journées à lire ou se cacher de la police.

[...]

Je tournais là-haut jusqu'à ce que je fusse pris de vertige ; je crus que j'allais choir en rêve en plein dans l'abîme. Oh, où est la fille que j'aime ? et je regardais partout, comme j'avais partout fouillé le petit monde en dessous. Et, devant moi, c'était l'immense panse sauvage et la masse brute de mon continent américain ; au loin, quelque part de l'autre coté, New York, sinistre, loufoque, vomissait son nuage de poussière et de vapeur brune. Il y a, dans l'Est, quelque chose de brun et de sacré ; mais la Californie es blanche comme la lessive sur la corde, et frivole - c'est du moins ce que je pensais alors.

[...]

J'avais acheté mon billet et attendais le cars de L.A quand soudain je vis une gentille petite Mexicaine en pantalon s'engager dans mon champ de tir. Elle était dans un des gros cars qui venaient de stopper dans la station avec des gros soupirs d'air comprimé ; il débarquait ses voyageurs pour la pause. Les seins de la môme pointaient droit, et ne le devaient qu'à eux-mêmes ; ses flancs charmants promettaient des délices ; ses cheveux étaient longs et d'un noir satiné ; et ses yeux, c'était du bleu immense où rodaient des timidités. J'aurais voulu prendre la même voiture qu'elle. Une douleur me transperça le cœur comme chaque fois que je voyais une fille que j'aimais s'engager dans la direction opposée à la mienne sur cette planète trop vaste.

Jack Kerouac, Sur la route, 1957.

dimanche 22 mars 2009

mercredi 18 mars 2009

coupable chaque jour au levé, chaque jour au couché


pleurer un écran de cinéma parait être part de cette tristesse faussée et désirée qui se partage
mais Faustine et Joseph étaient acteurs de cinéma, seule réalité
ils ne se connurent qu'au moment du tournage -pas d'avant ni d'aprés-
mais un film éternise
ils ne se connurent qu'au moment du tournage -mais c'est ainsi qu'une histoire devient éternel mouvement-
je ne sais si ces noms furent les leurs, ceux de leurs personnages, ou les miens
un peu des trois voilà qui est réel
l'histoire du film échappe aux mots si ce n'est que Joseph tue Faustine
véritablement il n'est pas certain que Joseph soit l'exécuteur physique de l'acte meurtrier mais le spectateur ne peut le considérer que comme coupable
et Joseph le sait et partage
c'est pourquoi il visionne le film chaque jour au levé, chaque jour au couché, en bon maso bien humain
et chaque vue le met en larmes, à sa mémoire aucun sentiment de la sorte ne surgit lors du tournage
et il pleure de ne jamais pouvoir changer la lâme qu'il capte en les yeux -confins de l'espace-
ce n'est qu'un film mais Faustine

Joseph.K

dimanche 15 mars 2009

Maximes, Faustine & virgules

Je réalisais, trop soudainement pour être supportable, qu'un jour - en la quittant comme chaque soir - je ne la reverrais plus.

J'ai pris sa volonté de voyage comme un affront des plus affreux.

Je suis un vide plein d'une femme quelle qu'elle soit.

Une femme est abstraite - un homme, lui, se rase.

L'amour est la vengeance de la luxure,

La luxure est le remède à l'amour.

Chaque chantier est un concert dramatique.

Bien heureuse étoile filante - bucher vif - de terme célèste et réalité ardente.

J'image des doigts usés par les cordes - métal électrique - des guitares aux cicatrices sonores.

L'art ne rime pas - l'harmonie - c'est la poitrine qui prône - l'harmonie de la prise d'espace est l'art concret de toute forme - poésie est bribes de tout - mais l'espace ne se donne pas, il s'arpente à instant donné - jazz - prose - et autres sont l'espace d'un être arpentant à cet instant, et c'est ainsi que toute phrase se clos par une virgule,


Joseph.K

...

...

Hommage à Charles Baudelaire

Plus l'homme cultive les arts, moins il bande.
Il se fait un divorce de plus en plus sensible entre l'esprit et la brute.
La brute seule bande bien, et la foutrerie est le lyrisme du peuple.
Foutre, c'est aspirer à entrer dans un autre, et l'artiste ne sort jamais de lui-même.
J'ai oublié le nom de cette salope ... Ah ! bah ! je le retrouverai au jugement dernier.
La musique donne l'idée de l'espace.
Tous les arts, plus ou moins, puisqu'ils sont nombre et que le nombre est une traduction de l'espace.
Vouloir tous les jours être les plus grand des hommes !

Charles Baudelaire, Mon Coeur mis à nu (LXXI), 1864.

jeudi 12 mars 2009

un lieu commun comme moi

il est comme moi
blond aux yeux bleus, comme toujours, évitant de sourire pour ne pas arrondir les quelques traits droits - il dirait "grave" - que forme son visage
il ne veut rien de petit ; le grave et le beau sont ses seules passions
il croit vouloir souffrir comme preuve d'existence propre mais s'effraie aux premières gouttes de sel, rappelant qu'un grain pour lui, la mort
il veut l'amour de sourire en coin, le taciturne
il veut l'amour taciturne mais se surprend à bavarder
il est comme moi
il veut qu'on le sache, son soi ineffable et quelques images immobiles - cela suffit à se dire
il s'est épris plusieurs fois, de façon attachante rarement, de manière nocturnes souvent
des déceptions, des inachevées ou des "non"
il sait "que le temps..." mais non ! il faut oublier le temps, cet égoïste
maintenant son aventure est d'un genre nouveau
puisque ses yeux bleus dont il se fout de ne pas les voir, n'ont pas pu lâcher une même forme
il vous dirait que c'est une peinture, un film ou une photo ! moi aussi
c'est en réalité, tel un lit, l'espace d'un lieu commun
une ligne qui change de couleur à chaque variation du temps, mais une ligne reste droite
il est comme moi, il n'existe pas

Joseph.K

mercredi 11 mars 2009

Fuir Avec Un Serpent Ténébres Immobiles Nul Espoir

elle et lumière fût
gluante
à la peau lumière quand source est
reste et fait exister

et la lumière fuit
fumante
5 murs suffisent à s'en embraser
mais qu'est lune sans elle ?

tant qu'à plaindre laissez la victime
c'est le témoin qui pleure

Joseph.K

mardi 10 mars 2009

Des rêves incongrus sans être nu

Voilà mon petit rêve, d'un jour passé, le jour exact n'est pas important, le rêve non plus, mais je veux l'expliquer. Regardez-moi dans un monde de fous, d'idées incertaines, changeantes, incongrues (je ne connais pas ce mot, je l'emploie quand même, l'euthanasie peut être la réponse pour tous ceux qui ne veulent pas me voir l'employer sans aucune crainte). Et c'est dans ce monde que je pense "Ô, Elle, Géa ! Déesse longtemps oubliée... Peux-tu me sauver? Me faire sortir de cette réalité ?" La réponse ... je ne l'ai pas encore (j'ai seulement une chatte qui me mord quand j'écris), et Dionysos me tente ...
Voilà mon rêve, la logique y est peut-être, dans un domaine Belge (pour dire un domaine au hasard, ou non).


O. Valvos

lundi 9 mars 2009

Bonsoir Mr.O.Valvos

- ce texte fait suite aux retrouvailles récentes des Bioux Amis et de leurs compères toulousains à Barcelone, sa forme a cela de particulier qu'elle est une sorte de traduction libre et contextualisée de la chanson Good Evening Mr. Waldheim de Lou Reed ; ainsi je publie ici la chanson, puisque la meilleure lecture de ce texte se fait en écoutant le titre tout en lisant le texte avec rythme, comme en lisant les paroles d'une chanson qu'on écoute -



Bonsoir Mr.O.Valvos
Et Thomas comment vas-tu ?
Vous avez tant en commun
En ce que vous faites

Et arrive Machu
Elle parle de Barcelone
Est-ce que Barcelone m'inclue ?
Ou est-ce juste un son ?

Un son qui bouge
Oh Machu, tu devrais regarder le son que tu fais

Un son qui bouge
Il y a de la peur dans ses réverbères

Machu tu parles de Barcelone
Est-ce que ça nous inclue ?
Et les gens ici et maintenant ?
Avant que ça ne fasse encore longtemps

Pour toi le monde est si libre
Qu'il chute pour ne danser qu'à tes lèvres
J'espère que tu tiendras debout
Comme le racisme dormant

Oh Barcelone
Oh Barcelone est-ce un mot ou juste un son ?
Oh Oh Barcelone
Souviens-toi de nous qui t'avons construit

Si on parle de mon président
Suis-je de son coté ?
Pourquoi m'appeler ainsi
Alors je ne suis plus rien

Et Thomas, Thomas el guapo
Peut-on se serrer la main ?
Ou est-ce juste une normale
Que quelqu'un t'embrasse ainsi

Machu est-ce vrai ?
Barcelone pour moi t'inclue aussi

Machu est-ce vrai ?
Barcelone pour moi t'inclue aussi

Bonsoir Mr.O.Valvos
Thomas comment vas tu ?
Comme quand nous marchons dans la nuit
En vérité je ne pense qu'à vous deux

Et Machu je pense aussi à toi
Mais le rythme du monde change
Ma Barcelone t'a invité
Mais tu préfère rester dehors

Machu est-ce vrai ?
Barcelone pour moi c'est sans toi

Machu est-ce vrai ?
Barcelone pour moi c'est sans toi

Machu est-ce vrai ?
Il n'y a plus de Barcelone entre toi et moi

Joseph.K


dimanche 8 mars 2009

Barcelone, Cacaolat, et puis s'en va

...
Et, je l'avoue, bourré, aux arbres plus craintifs,
De pierres en bières à ce lait de panthère,
Mes tubes digestifs ont perdus la partie.

Ces doux seins de vitamines crèvent la pupille
...
Si Bioux est féodale les touristes sont sans piles.
....

Ainsi nous pissions, en l'église électronique
Or, Jeff Buckley, dans l'eau, s'initie au Gospel
...

Quand l'ivresse devient les pleurs d'un mec qui rit
...
Je souris aux cruels, aux juifs et à la haine.

Joseph.K et O. Valvos

mercredi 4 mars 2009

Un histoire sans importance

N'importe qui c'était quelqu'un qui vivait n'importe où et n'importe comment. Un de ses rêves d'enfance était de vivre aussi n'importe quand, mais quand il comprit l'impossibilité de jouer avec le temps il s'habitua à faire n'importe quoi, n'importe comment, mais toujours avec un but précis, fixé, et de la meilleure façon qu'il le pouvait. Devant l'admiration qu'il suscitait auprès de n'importe qui, un jour, il envisagea d'écrire une autobiographie. Il passa un nombre indéfini d'années à l’écrire, mais au moment où il essaya de l’éditer tout le monde lui dit « c’est n’importe quoi, dégage ». Désespéré face à l’incompréhension du monde N’importe qui disparut en laissant seulement une note « je part vers n’importe quand ».


O.Valvos

favorable


"es-tu humaine ?"
le hasard se veut bien plus pertinent qu'un destin sans surprise
le destin me fait
le hasard fait mes rencontres
ainsi en un carrefour commun de vies errantes je croise une brune
toujours brunes sont mes pensées
et comme toute brune que mon attention pointe
je m'en veux
l'aimer
"es-tu humaine ?"
puis à comprendre que la normale choisis son amant
mais laisse aimer qui veut
et qu'elle réfute même mon amour de grenier
poussière aux rayons de lune coupé à vif par
corbeaux
puis à comprendre cela face à elle
"es-tu humaine ?"
les mois surgissent mais les saisons
m'abandonnent, corbeaux éternels
poussière aux rayons de lune coupé à vif
"ou favorable ?"
elle ne chante que seule et sait
que cette harpe est imaginaire
du moins son joueur ailé
"es-tu humaine ?
ou favorable ?"
les cordes roulent, l'oiseau noir meurt
les mains divaguent et râlent sous
poussière aux rayons de lune coupé à vif
et enfin, de dos, sa voix se ride
"le feu n'a pas de couleur"

quitte à vivre sans brune
je comprend alors le jazz



mot impossible : FAVORABLE
il y cache un entre-deux d'espoir
un possible sans fait
du latin faustus
favorable
semble un livre ouvert mais inconnu
une oeuvre caché par la bible
contre la peur
du latin faustus
favorable
brûle les couleurs
comme en position
un vent qui veut
du bien mais
un vent ne veut on le sait
du latin faustus
favorable
un oui en suspens
un rien comme étang
la cigarette est favorable au cancer
un poing serré qui souffre
favorable comme une étape sans
précédant
au futur supposément futur
mais apparemment
favorable
favorable clé ou gel d'espoir
du latin faustus
favorable a donné
Faustine.

Joseph.K

dimanche 1 mars 2009

traduction d'un Silence

l'effet fait de l'écho des livres,
en un lit ce soir je tentais de voler

les yeux à moitié ivres
ce "ça" en soi prend le relais

le trip-hop jazzait les méfaits
rythme précis ainsi non-libre

en un jus des rues se mêlait
le Mal, temps et corps ses fibres

Joseph.K