mardi 22 septembre 2009

Ray, ou le syllogisme

Putain… Comme dans toute pensée franche et vaine. Putain… Ray est assise en c’café que les humeurs bordent, son cul y est posé comme en bord de route et elle inspire bien plus que la fumée lâche de son sang noir. Elle y est la seule odeur. Ray n’est qu’à chemise, ou nue, puis aucun n’œil n’veut la voir autrement, elle est d’ce style qui n’lasse pas. Putain… J’aime quand elle fume, à plisser quand elle tire sur ses clopes à l’ancienne et à clore pour lâcher les restes que l’on dirait aujourd’hui recyclés. Ray n’est que seule. Elle est, je crois, cette conclusion que la littérature attendait et qu’elle regrette, cette frontière voulue, devenue mur, comme une orange. Putain… C’est qu’on dirait qu’Kerouac la frôlée. Quelqu’rumeurs la disaient blonde, mais putain qu’elle est brune. Elle est la seule brune au monde. J’la hais d’être aussi inutile qu’une muse, muette et pieds nus, où qu’elle soit. Putain… Sa beauté offre l’frisson du plus beau des syllogismes. Elle est cette première phrase française d’un poète roumain. Jamais les lèvres de Ray ne sèchent, elle à l’baiser réservé aux amants nomades. Puis faut l’oublier Ray, puisque jamais son regard ne dépassent l’horizon. J'crois qu’elle est trop libre pour espérer. Putain…

Deslogis

lundi 21 septembre 2009

Sottise de l'Europe

Arlequin sort d'un pas bourré vers le centre de la scène, il se dirige au public.
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Signeurs Européens, nous voilà dans votre sottise, celle des gens avec un goùt exquis. Les hommes respectueux. Les grands cerveaux de notre époque. C'est à vous et pour vous cette sottise. J'espère que vous allez bien aimer.
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Quatre personnages sortent des côtés de la salle, tous habillés de blanc.
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Je crois qu'on est perdus.
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Vous cherchiez quoi ?
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Un vase plein de folie.
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Et il est où ?
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Devant vous messieurs, devant vous !
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Et maintenant ?
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Ben, on peut s'assoir et attendre le miracle.
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OR, LE MIRACLE N'EXISTE
PAS
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Arlequin commence a rire face aux hommes en blanc.
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Et vous De quoi vous riez ?
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De vous, pauvres imbéciles ! Vous allez vous pourrir dans cette salle noire et vide.
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Mais moi, j'y vois de la lumière, partout.
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Oui, tout est plus lumineux depuis qu'on a trouvé Le Vase.
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C'est Le Vase maintenant ? Donc mourrez dans LE VASE !
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LE VASE N'EST QU'UNE OPTION DE VIE
LE VASE N'EST QU'UNE FOLIE DE SON AUTEUR
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Et l'auteur ?
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L'auteur n'existe pas non plus.
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LA LUMIÈRE S'ÉTEIND
LE FEU ARRIVERA DANS UN FUTUR
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O. Valvos

samedi 19 septembre 2009

Le théâtre d'Arlequin

Arlequin rentre du fond de la salle, et danse et danse jusqu'à la scène, où il commence à rire d'une manière clairement obscène.

Bonjour ! Messieurs, mesdames, petits pataphysiciens ! Nous voilà dans le cercle immonde du théâtre. Lieu de sacrifice des intelligences les moins respectées. Si vous voulez du respect, allez ailleurs, ici vous ne trouverez que les cris asexués de quelques sodomites.

Arlequin commence à faire des mouvements de braguette, comme bon élève avancé de Panurge.

Merdre! Spèces de prutes! Allez vous faire traverser par une lance qui saigne de l'urine

Arlequin sort de la scène, en insultant tous ceux qui se croisent sur son chemin, comme bon poète qu'il est.


O.Valvos

dimanche 13 septembre 2009

Mourir beau pour mieux s'en remettre


C’était l’hiver dans notre ville, il y neigeait plus qu’il n’y faisait froid. Je suis tout de même étonné de ne le voir habillé que d’un jean et d’une chemise blanche entrouverte et aux manches retournées rapidement qui donnaient l’impression d’éclater comme une fleur naissante. La cigarette qu’il refusait de laisser tomber donnait un sens à son apparence, c’était son excuse, sa fidèle. Il ne pensait qu’à ça, à lui et donc aux autres, sa constante. Il pensait à la nuit de laquelle il venait de sortir, à son sommeil qui l’oubliait, à cet alcool qu’il digérait et à cette femme aux lèvres sables dont il s’en frottait encore les siennes. Sa démarche matinale me surprend, la tête au sol mais le torse au ciel il écarte tant qu’il peut ses épaules. Je sais qu’il aime ses épaules, c’est la preuve impudique qu’il exhibe en tant qu’homme, c’est son sexe public. Il pensait encore à cette femme, il n’avait pourtant aucun sentiment, il y pensait en l’attente d’une pensée plus attrayante, mais il n’aime que celle-ci alors il y pensait en l’attente d’une autre femme. Sa forme blanche qui de loin se mêlait aux neiges en chute, serpentait les rues avec la mollesse de la cendre que l’homme assis au bar qu’il dépassait sacrifiait dans le fond humide de son café vide. Je l’observe d’ici. Il courrait presque maintenant. Il cherchait un but à sa promenade et je comprend qu’il marchait pour être aimé. Il ne savait pas comment être aimé. Il ne voulait pas savoir. Il voulait être aimé. Il voulait être aimé par plusieurs, l’amour d’un est trop fort et irremplaçable. Il voulait pourvoir, à sa guise, remplacer l’amour des autres, par d’autres amours ou par d’autres autres. Je l’observe pour l’aimer un peu. Son sang lui confère une beauté unique, celle du drame. Elle est petite, elle ne dépasse pas ses fameuses épaules, qu’elle aime par ailleurs. Son regard est celui du bonheur présent et du drame arrivant. Son regard fascine mes tremblement que le vent oblige. Il s’était arrêté, allongé au sol, prés de son sang. Sa chemise en est la première victime et je pense à elle et sa peau d’été sur laquelle on chute avec consentement. Je l’étreinte sur une plage d’hiver jusqu’à se perdre sous la poussière des mers. Il fermait, lentement, ses yeux puis son corps tout entier. Elle me dit adieux d’un baiser à jamais et d’une lame au ventre qui fait se lever mes paupières, elle fuit comme dans un cimetière et j’enlève la pointe d’argent qu’elle m’a laissé au corps. Je pense à ma chemise en prenant ces rues aux hasard que mes pas usent. J’allume une clope. Sa chemise avait la couleur de la mort.

Deslogis



vendredi 11 septembre 2009

La photo

La cendre aux lèvres dans des lits que l’amour suinte elle, blonde comme l’étreinte, swing d’une voix sans teinte qui, paupières au sol, donne l’idée même de l’espace. A chanter sous les pluies d’iris de qui s’y perd, ses hanches sont un violon au son de laine, celui des pulls que ses seins frôlent les nuits froides aux averses blanches. Jack White seul pourrait, de ces bruits rouges au génie nouveau, composer ses pas perdus sous les pleurs nocturnes de quelques réverbères pas moins jaunes que parisiens.
N’existe pas tant que je vis, une photo n’est qu’impasse.

Deslogis

Les nuits sous Dante

Ce n’est qu’une forêt, son opposée.

Qu’elle vague ses lèvres blondes en d’autres plages, mon venin saigne en tout contexte.

Ce n’est qu’une forêt,

Brune même diurne, prise au vent que la peau succombe.

Mon sommeil brûle en tout temps perdu.

Et dans les arbres je serai, à moi seul et en sang, ma propre épidémie que tes soupirs achéveront.

Ce n’est qu’une forêt que mon corps livre.

A subir la langueur que le retard impose

La fatigue même, lasse de mes torpeurs

Abandonne au corps le poids du soir et ses heures

S’immiscent et crachent ; quelques peaux implosent.


Deslogis


jeudi 10 septembre 2009

L'homme et l'amer

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Je suis l'homme
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Englouti .............................................................................................PAR la mer
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De mer EN MEr
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Englouti
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Claire
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Noire
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Sauvage
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Je ne suis qu'un Être
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EngloutI
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PaR l'amer


O.Valvos

lundi 7 septembre 2009

L'insomnie

la ville s'éveillait et moi,
les yeux mauves comme la pluie,
je traîne mon corps engourdi
la ville s'éveillait, un mois,
déjà, ou pis,
que j'couve ses nuits,
à en sembler chauve

j'balbutie mes doigts frêles et détourne
tout les rêves,
courbe !
dire que, du couché à l'éveil,
c'est bien elle, ma ville,
que j'recouvre de sommeil

sans liasse
je m'immisce en ces lianes
impasses mais belles,
mes nuits à moi,
vos yeux clos
sont mes murs brisés
ma fumée en ses fentes
et des fièvres à donner

dans l'oeil d'un chat,
sache
mes nuits n'ont plus d'ordre
et je sais mon corps,
je sais mon corps et seule
l'herbe folle me l'oublie
j'me soulage et prends peur
sans ordre
à savoir
être
cette ultime ombre

la ville s'éveillait et moi,
les yeux mauves comme pluie,
je traîne mon corps engourdi
la ville s'éveillait, un mois,
déjà, ou pis,
que j'couve ses nuits,
à ma dernière ombre

Deslogis