mardi 27 janvier 2009

Mon rêve

J'ai fait
De mon rêve
Un réel.
Du beau
Du sublime
J'ai mis de la merde
Dans les étoiles.


O. Valvos

dimanche 25 janvier 2009

...

....

Incipit "La Sapinade"

Et voilà, ô âmes inquiètes, l'incipit, les 19 premiers vers de "La Sapinade".


Chant 1

Aidez-moi ô beaux Duendes* à narrer l’aventure
De ce mythique héros, ami des fleurs arctiques,
Le puissant Sapin Bleu, défenseur des laïcs,
Colon des narrations d’un monde encore obscur.

5 Au commencement Dieu fit le ciel et la terre
Mais Sapin Bleu et les siens vivaient depuis longtemps
Au monde des laïcs. Une vie éternelle
Donnée par les athées, race étant hors du temps
10 Grâce aux pures croyances. Yahvé leurs parla ainsi :
« Venez avec moi ingrats, et je vous donnerai
Le précieux don du temps. Soyez mortels petits,
Mortels et heureux à jamais. » Et comme ça mourait
La plus grande partie des anciens Sapins Bleus
15 Dont la couleur d’espoir et une vie paisible
Teint à présent ses feuilles. Un se sauva tout seul,
Il ne fut pas tenté par Yahvé l’hérétique,
Il fut dès ce moment Sapin Bleu tout puissant.


O. Valvos

*"Pour chercher le duendes, il n'existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu'il brûle le sang comme une pommade d'éclats de verre, qu'il épuise, qu'il rejette toute la douce géométrie apprise, qu'il brise les styles, qu'il s'appuie sur la douleur humaine qui n'a pas de consolation."
Federico Garcia Lorca

samedi 24 janvier 2009

Troisiéme lettre à Bioux Amis

Cher Bioux Amis,


Oublie ta jeunesse.
Je t'écris de mon vélo et je n'aime pas le vent. Je comprend qu'être unique ne suffit pas quand une moto se glisse à ma droite. Bioux, je n'ai pas de vélo mais j'ai fait un rêve, un rêve sans images, un rêve de paroles, une voix rauque et fatiguée, pleine de fumée, voici ces mots :

" Dans le wagon des jeunes gens que l'on aime mirer comme pour, seulement pour se rassurer d'être soi, un soi conscient mais flottant. C'est là entre quelques brouhahas flous et fous, entre deux sièges de première classe, au milieu des fumées de clopes roulées par réflexe et fumées comme telles. C'est là que tu la vois pour la première fois et tu sais déjà quelque chose d'elle : elle est dans le même train et, par le hasard des astres ennuyés du vide, dans le même wagon. Tu remarques l'expression de son bonheur tangible, elle sourit comme elle fronce des sourcils tranchants puis saignants. Tu sens sa douleur à travers son regard, la haine qu'elle transmet au grès d'elle et seulement elle. Tu lui parles et parfois elle te répond, jamais ce que tu veux. En l'espace de syllabes douteuses à l'agencement d'une mémoire qui ne compte plus, tu effaces tes souvenirs pour naître devant elle. Elle t'emprisonne sous ses cheveux noirs. C'est tout son art et tu le sais, que tant qu'à ses pieds elle est prison de fer, mais qu'à ses lèvres c'est liberté qui chante, et pas la Marseillaise, non à ses lèvres c'est Melody Nelson qui frotte ses ongles de velours sur un tableau en plume. Tu goutes à ses lèvres, tu goutes et seulement. Tu ne sais plus si tu es encore dans le train, tu ne sais pas si tu y a déjà été, si ce train n'était pas ta métaphore, ton excuse pour la voir, elle et seulement elle. Tu te ballades pour penser à elle sur le béton que respire tant, tu te ballades mais elle ne pense pas à toi. Elle te sait, elle se suffit de cela, et tu jalouses sa véracité brune. Brune, elle est la seule brune au monde. Tu te fous de l'aimer, elle est ta passion. Tu veux juste dormir à ses cotés, mais elle s'en fout tellement, tellement. Elle te sait, elle se suffit de cela. Alors, tu prends ton siège à tort et à travers et l'installe face au sien, celui qu'elle ne quitte jamais. Tu la regardes dans les yeux et lui dis tout par l'iris. Elle s'en fout, elle te sait. Tu attends, tu attends qu'elle t'embrasse. Elle s'en fout, tu le sais. Tu t'en fous, tu attends. Ho ! tu as raison, le voyage est long et il n'y a qu'elle, le train est lent, les vitres opaques, et tu n'as pas composté ton billet. Tu choisis ton sort. Embrasse-le petite, il crève. Tu le sais, tu t'en fous. Où es-tu ? "

Es ce toi Bioux qui me parle ?
Je pense à Gaïa, mais pas à ses fils,
Joseph.K

Post Scriptum : Merci de m'avoir parlé de Faustine.



vendredi 23 janvier 2009

Tableau boucolique

Au milieu du champ, un énorme tableau reflétait l'absurdité de la vie. Le jeune Homère, entre la brume hyperréaliste de la peinture, écoute fasciné les histoires de Kafka. De l'autre côté un homme regarde avec génie le trou au sol qui conduit au paradis, derrière lui Sade se propose de le pousser dedans. Cette scène d'énorme talent et vite "composée" dans une mélodie chaotique par les doigts nerveux de Wagner. Son chevalier, derrière lui, cherche la raison de son existence, il va savoir plus tard que la réponse n'est que du feu glacial (un feu amoureux peut-être ? Surement non, mais la réponse à cela n'est pas dans le tableau).
Une chose frappe dans ce tableau, on aperçoit tous ces détails, même s'il n'a pas de forme ou de couleur.

Au milieu du champ, les bioux peignent une véritable réalité.
O. Valvos

Deuxiéme lettre à Bioux Amis


Cher Bioux Amis,

Je me dois au temps, c'est une dette en poussière de feu. Mon horreur c'est le nombre. Je compte. Je sais les 24 heures d'un jour, les 365 jours d'un an, et le peu d'années que l'humain s'est réservé. Outre ces limites ce qui est fer rouge sur peau c'est la fixité, savoir les chiffres, quand on sait que minuit sonnera dans 10 secondes ne comptons-nous pas ? J'affirme que si la vie n'était pas plus ou moins relative, si nous prenions connaissance de l'instant de notre mort nos vies ne seraient que décompte.
Alors il y eut Dieu. Mais moi, cher Bioux, je n'ai de Dieu, alors je dois vivre avant lui. Peut-être est-ce toi O Bioux, mon Dieu, le bout de ma plume imaginaire. Le mystique n'est-il pas une réalité pour soi et seulement ? Bioux, mon mystique.
Je t'ai demandé de percer, ce n'est toujours pas fait par ailleurs, et bien compte maintenant, aussi.
Fais de moi du palpable,
Bien à toi, à moi

Joseph.K

Post-Scriptum : Fais moi penser à te parler de celle que je nomme Faustine.


Lettre à Bioux Amis

Cher Bioux Amis,

O voilà des temps et des temps que je te parle, des blocs creux et seuls, que tout le "moi" se coule en tes pages noires. Je comprend ton silence, mes mots se suffisent à eux même et toi, en soi et pour toi, tu n'es que mots.
Bioux, si je puis te nommer ainsi, tu remarques que pour la première fois je m'adresse à toi directement. La plupart de mes mots te sont destinés à toi ou à tes porte-paroles, mais si je t'écris maintenant. Je ne finirais pas la phrase précédente, sinon à quoi bon ?
Déjà, plus tôt, j'eus exprimé un "monstre" en moi, pas un monstre horrifiant, celui qui pousse aux dégâts, je parle ici d'un monstre par son étouffante taille, cette bulle de rien, ces échos qui frappent la chair du cerveau et qui résonnent, et qui résonnent.
J'ai à portée de main un infini, une forme abstraite, une porte dantesque d'un paradis rouge et froid. J'ai à porté de main la liberté.
Quel lien entre le monstre et la liberté à proximité ? C'est le ballon et l'aiguille. Et je veux perçer, O Bioux. Ainsi je me remet à toi. Perçe.
Je te laisse bouillir mes propos pour digérer,
Bioux, j'ai, quelle évidence ! besoin de toi,
A maitenant,

Joseph.K

Post Scriptum : T'ai-je déjà parlé d'une certaine Faustine ?

jeudi 22 janvier 2009

La véritable histoire du chevalier wagnérien

Le voilà en face du ruisseau, regardant le sang coulant, ce vieux chevalier sans nom, Perlesvaus, Persifal, Persival, Perseval. Plongé dans son rêve, il vit venir face à lui un oiseau, corbeau au plumage blanc qui le salua en parfait francien. Le chevalier wagnérien ne pouvait pas croire à cette mierveille. "Qui est tu ?" lui demanda-t-il. L'oiseau répondit "Le monde naît, je chante. Je suis l'oiseau de cette aurore". Le wagnérien, éblouit dans la mervoise rencontra à la fin son nom mais jura de ne le dévoiler à personne jusqu'à connaître son grand bioux ami, ce poète immortel, Sapin Bleu, roi des palimpsestes et ami des fleurs arctiques, qui existaient encore.
O.Valvos

mardi 20 janvier 2009

À la recherche du Jadis perdu

Jadis j’allais avec mon Temps
Vieil ami, rival exécrable.
Je lui tendis ma main
Il y cracha dessous.
Jadis fut mort,
Moi, qui le croyait immortel,
Je pleurais face au tombeau.
Demain était tranquille,
Orgueilleux, vivant, futur !
Je croyais revoir Jadis,
Mais non !
Je le chercha et chercha,
Demain n’arrivait pas,
Jadis était du passé.
Je suis las à présent,
Trop las pour marcher,
Trop las pour chercher.
Je m’endormirai sous un arbre
En la forêt de longue attente,
Où Demain, s’il veut,
M’y trouvera
Entre les rêves du passé.

O. Valvos

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lundi 19 janvier 2009

dimanche 18 janvier 2009

Diagnostique


A l'outrage de torpeur que le physique impose
à l'âme,
le Spleen qui s'immisce en des méandres de l'utile
à cracher, à se tordre lassitude
de pourquoi !

Par amour et par amour ;
par amour pour soi.

Le feu en poumon qui crève seul, sans soi
du lait qui tourne ici et là.

L'abysse est incertaine quant à moi
je ne suis que
l'un mais
que celui qui affirme que la place est choix
s'épingle les lèvres à l'encre.

C'est en les peignant que ce devine
l'inutile profond du front
des poètes.

L'Enfer des pathologies
source et purgatoire
de poésie
et seulement.

L'Horreur hume
et nourrie de et la chair
qu'est l'avoir sans serrure
clef de soi
en plume brune.

Eméché et gueule
pour l'arc épuisé de seul.

J'suis malade l'ami.

Mon monstre, mon feu, ma glace, mes ronces,
ma fiévreuse
ma paupière mi-close :
c'est le temps.

Je le sais, je sais le temps
et plus que lui, c'est sa présence
et plus que ses pas avant
c'est l'écho de ses talons.

Je sais le vécu, daigne et peine
de dessiner le temps restant
le comble à en faire
ma jeunesse éphémère
et ce temps quand pathos
se perd à être imagé ;
j'ai déjà perdu de l'ingagnable ;
les cendres râlent
où le tabac d'espoir
bouffé en bouffé
je n'en veux plus de ces fumées
égo-opaques et transitives.

Joseph.K

Hommages à Stéphane Mallarmé & Antonin Artaud

Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche

Je souffre d'une effroyable maladie de l'esprit. Ma pensée m'abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu'au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots.

Ou que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découche

Mots, formes de phrases, directions inférieures de la pensée, réactions simples de l'esprit, je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel.

Quel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de Baudelaire

Lors donc que je peux saisir une forme, si imparfaite soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la pensée.

Au voile qui la ceint absente avec frissons
Celle son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons.

Je suis au-dessous de moi-même, je le sais, j'en souffre, mais j'y consens dans la peur de ne pas mourir tout à fait.


Stéphane Mallarmé, Le tombeau de Charles Baudelaire, 1893.
Antonin Artaud, Lettre à Jacques Rivière, 1923.

samedi 17 janvier 2009

VERT + LA PIPE de Stéphane Mallarmé


Vert


C'est au hurlement du craquement d'un briquet que mes paupières se relèvent après quelques secondes d'ailleurs réflexif. Faustine, suivie de sa courte et sombre chevelure, tangue sur un pied comme pour se prouver que la musique des Doors qui comble le silence, peut la faire flotter à outrance. C'est dangereusement et par logique que je fixe la courbe glissante du profil de son dos ; le désir sous-jacent est inextricable d'un lien, même à finalité amicale, entre homme et femme ; ainsi est la théorie de l'échelle et la présence féminine implique définitivement une réflexion de chaque geste et parole.
Tant qu'à mirer Faustine, ce sont ses yeux qui réchauffent mon iris. Le noir certain et brillant de ses pupilles limpides dominent sa personnalité même. Sa large bouche aux lèvres lascives et la discrétion de son nez forment une rondeur d'un rare agréable à son visage ; et la finesse de ses formes générales semble errer. Ici n'est pas la perfection dite, elle est l'absence de défaut délicatement enrobée d'une violence complexive. Il est 04h21 ; et Faustine, si absente le jour, pétille ses yeux croisant les moindres coins de son appartement rénové. La praticité de notre statut de fumeur est alors évidente : nul besoin de mots quand on consume nos cigarettes, le silence s'impose et se fait délecter par force.
Son paquet de tabac aussi est vert.
«- C'est étrange qu'on ne puisse concevoir l'infini. » Faustine a définitivement un don de transition. Avant de lui répondre je me permet, sans nul remord, la même pensée à propos des femmes ; puis décide de faire de mon subtil et réfléchi jet de fumée ma réponse. Ce n'était pas une question et un stylo vert se ballade sur son bureau.
« - Tu t'en vas ?
- Oui, dis-je en un bref souffle de narines, celui qui imite un rire discret. »
En fermant la porte verte avec délicatesse comme si ce fût Faustine, je pense avec certitude que, si je le désire, ses yeux aussi peuvent être verts.

Joseph.K




LA PIPE

"Hier, j’ai trouvé ma pipe en rêvant une longue soirée de travail, de beau travail d’hiver. Jetées les cigarettes avec toutes les joies enfantines de l’été dans le passé qu’illuminent les feuilles bleues de soleil, les mousselines et reprise ma grave pipe par un homme sérieux qui veut fumer longtemps sans se déranger, afin de mieux travailler : mais je ne m’attendais pas à la surprise que me préparait cette délaissée, à peine eus-je tiré une première bouffée j’oubliai mes grands livres à faire, émerveillé, attendri, je respirai l’hiver dernier qui revenait. Je n’avais pas touché à la fidèle amie depuis ma rentrée en France, et tout Londres, Londres tel que je l’ai vécu en entier à moi seul il y a un an, est apparu ; d’abord ces chers brouillards qui emmitouflent nos cervelles et ont, là-bas, une odeur à eux, quand ils pénètrent sous les croisées. Mon tabac sentait une chambre sombre aux meubles de cuir saupoudrés par la poussière du charbon sur lesquels se roulait le maigre chat noir ; les grands feux ! et la bonne aux bras rouges versant les charbons, et le bruit de ces charbons tombant du seau de tôle dans la corbeille de fer, le matin — alors que le facteur frappait les deux coups solennels qui me faisaient vivre ! J’ai revu par la fenêtre ces arbres malades du square désert — j’ai vu le large si souvent traversé, cet hiver-là, grelottant sur le pont du steamer mouillé de bruine et noirci de fumée — avec ma pauvre bien-aimée errante, en habits de voyageuse, une longue robe grise couleur de la poussière des routes, un manteau qui collait humide à ses épaules froides, un de ces chapeaux de paille sans plume et presque sans rubans, que les riches dames jettent en arrivant, tant ils sont déchiquetés par l’air de la mer et que les pauvres bien-aimées regarnissent pour bien des saisons encore. Autour de son cou s’enroulait le terrible mouchoir qu’on agite en se disant adieu pour toujours."


Stéphane Mallarmé


Moi ( question d'être et de style )



Poésie est quand torpeur



Joseph.K

vendredi 16 janvier 2009

Tic


Je me livre au sens des mots, au goût du temps vécu qu'impose en exergue le sourire
désertique.
C'est ici, seulement et pourquoi, assis et roi, penché aux théories frénétiques, mais toujours
théoriques.
Le putsch de l'âme résonne ; elle ne veut plus de ces corps et horizons
anachroniques.
Il faut faire de l'ordinateur, de la mode, du rapide ; une hypothèse
numérique.
Quand la culture s'offre on n'en veut plus, on lui crache de face et s'endort trop lasse ; c'est le paradoxe du
pratique.
C'n'est rien, appuyons sur "ON" et la télé bourdonne ; puis agite tout son
fric.
Pleure avec moi mon feu ami, de nos jours, constate ! la rime
irrite.

Joseph.K

mercredi 14 janvier 2009

Auto-décensure


"Dieu est, donc l'homme est esclave. L'homme est libre, donc il n'y a point de Dieu. Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle, et maintenant, choisissons."
Mikhaïl Aleksandrovich Bakounine

"Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent"
Léo Ferré

Au commencement Dieu se méfia de logique
En alexandrin ou de trop d'hérétiques.
Alors brisons, prosons les flics
Par provoc' l'ami
C'est aussi liberté de briser pour briser.
La révolte pour elle même conçoit le légitime.
C'est déjà ça pas vrai ?

Trop de nuits rouges, ou vertes
Passionées avec Marie-Jeanne
Face aux forces mieux vaut l'inerte
Que de gueuler pour le dernier âne.
C'est déjà ça pas vrai ?

Moi, comme le blanc corbeau
"J'peux pas saquer les drapeaux
Quoi qu'le noir soit le plus beau"

L'opium du peuple mute
C'n'est plus Dieu qui deal
C'est la pub en rute
Glorieuses marques de futes
Aux explicites imbéciles
Que la musique destine.
Or je flanne en Led Zeppelin
Et Ferré hurle encore
En ma grotte et assassine.
C'est déjà ça pas vrai ?

J'aurais d'autres choses
Que les moindres rires
Ecrivons pour l'ombre en prose
De préférence pour le libre
Arbitraire surtout pour le pire.

Il nous reste le rap
La Rumeur dit que ces Assassins
De la verve sont ceux qui frappent
Et les seuls encore avant la fin.
C'est déjà ça pas vrai ?

Du haut je mire les lignes de crayons et devine les coups de gomme du passé rouge et non de passion diurne, l'urne se fend et ne cicatrise plus, c'est à l'hémoragie des automates ou cons - quel est pire ? - que je salive mon encre évaporable ma haine que le vent condamne comme le sable.

Vivement
que les paumes se closent
les doigts ouverts.

Mais je me fous de vous,
je suis votre gangrène
et mon hydromel.

Joseph.K

mardi 13 janvier 2009

Prose fiévreuse

"On lave pas la poésie
Ça se défenestre et ça crie"
Léo Ferré
Je me sais et me veux
Poète et pourtant
Qui l'ose ?
Je me sais et me veux
Mauvais ; je le dirais ainsi
Je suis mauvais poète.
Peut-être parfois, souvent
Le "mauvais" s'omettra mais
Je le saurais et vous le verrais.

Ainsi
Je puis conter deux lesbiennes
Qui de rires et de silences,
Face à moi se prennent
Je sirote un café
Quant au soleil d'eau au beaux yeux qu'elles s'échangent.
Elle n'est pas belle
Elle n'est pas belle
Elles sont belles.
A mourir que de se dire
Que mon exception est leur ritournelle
Et je lis Blaise,
Pour la rime et les régles
Nous dirons qu'elles braisent.

J'échine ou je rêve ?
Peu importe, leur nudité
Est ma certitude, ma trêve.
Si elles s'interdisent à mes yeux
Ma plume les dérobe, les salie, les prose et d'autres
Interdites choses.
C'est la paume close que j'ose l'écrin rose ;
Le morose souple en un fondu enchainé
De boulets à chairs fumantes de l'éternité de nos offrandes.
Au coeur des chiens battus on y cerne plus de mélancolie que dans l'extase d'un sexe agonisant de synonymes orifices.

Et mes Delphine et Hippolyte
Courent et me laissent nu
L'anti-poétique codé et phallique à l'air
Libre comme le désert mini que Paris a laissé aux marrons et noirs.
Un Banc-lieu public d'où bécote parait-il -
J'y cache mon secret physique, celui de tous offert au choisi et Vice-
Mon Versa inachevé.


Joseph.K

lundi 12 janvier 2009

Amours sans "s"

Et voila que je vais parler d'amour.
Amour, un beau mot,
Un mot avec des lettres,
Servant à faire des phrases ...

Les mots à présent sont morts,
On devrait les dessiner
Les cacher dans un beau tombeau,
Dans un cercueil sans cerises.

Génial de voir AMOUR
Écrit dans un cercueil,
Où pousseront des fleurs noircies
Par ce mot à l'air maladif.
Je suis content de ce tombeau.
Voilà une bière à boire
Avec orgueil,
Avec bonheur,
En y pensant ;
Je souris, vous savez ?
O. Valvos

L'Autodafé

  • L'oncle dit vénérer Ferré

Et l'oxymore du moderne

Qui se fout de crier l'inverse

De c'qu'il est ; ceux qui bernent

A l'argent, à l'anarchie crevé

De trop de monnaies qui bercent.


Moi je remercie Poésie

Assassine des cons en mi

Majeur ; tueuse de règles.

Moi je hurle [...]

Pas la vierge mais presque,

Pas la reine mais ses restes.


Au soleil moderne ce sont

Leur pub d'image à lumière.

Et des cendres nous sommes fiers

Nos mots consument les rimes.

NOUS SOMMES FORTS, c'est fini l'abîme.


Et là nous devons jeter l'iris

Mes amis, à bâbord

TOUTE, faire le tri des Miss

FRANCE tu prends à tord

Tes doux restes d'écrits.


MOI JE CREVE LES DIEUX

Où le seul, à toi de voir ami d'antan révolu de révolution à sang à feu nous sommes les yeux


QUI BRULENT

Les envieux

Morts d'échines pointées vers rien.


MOI JE CROQUE VOS SEINS

les interdits les beaux les frêles

les miennes

les saines les perles

qui brillent et qui saignent.


  • Il est vrai que je meurs aussi à rayons doux et fiévreux, que je perds les hanches en du métal rouge comme les ongles des fusils mais je purge encore l'enfer des livres.
  • Que l'on m'autodafe.


Joseph.K



dimanche 11 janvier 2009

Hommages à Iggy Pop & Antonio Vivaldi

Je vois le ciel lumineux et creux
Au dessus des arrières déchirés de la ville
Et tout semble bien ce soir

Trembler violemment dans la neige étincelante,
au souffle rude d'un vent terrible,
Courir, taper des pieds à tout moment
Et, dans l'excessive froidure, claquer des dents

Je regarde dans les yeux de la fille du sud
Tombe profondément amoureux dans le monde souterrain
Le pouvoir cru est sûr de venir courir vers toi

Marcher sur la glace, à pas lents,
De peur de tomber, contourner,

Chaque nuit en ville, chaque nuit en ville
Je sombre, je sombre, palpitant

Marcher bravement, tomber à terre,
Se relever sur la glace et courir vite
Avant que la glace se rompe et se disloque.


Iggy Pop, The Passenger, 1977.
Antonio Vivaldi, L'Inverno (Sonnet), 1725.

samedi 10 janvier 2009

...

...

Même Avec Rien Il Eternise

Elle est avant tout rayon noir
Deux soleils comble du regard
à l'agonie
de soi.

Elle, seule et seulement seule, se perle en vagues légères ; c'est un peu d'elle qu'elle perd en écumes pudiques.
Elle, torve les pauvres âmes hydropiques de ses coups. Ce maso c'est moi.

Je suis le suicidé à son cou,
La rime de ses cris,
La cible de ses reins,
Le serpent qui glisse au sein.
Je la garde et l'observe en mes mots - en ceci, en celà - quand elle crayonne au sang les âmes de marbre noir qu'elle siffle de ses lignes, de ses courbes qu'aimerait
avoir signé
feu Man Ray.

- Sa main d'oeuvre c'est les yeux
Et ses démons voyent Dieu
Dans les mares en sang de cieux -

Joseph.K

vendredi 9 janvier 2009

John Cassavetes


De soi en soie et sur sans sang
Quand la route irritée crève en gris.
Aux races en fusion, aux êtres en mouvement
Trop de cadres mouvants pour ne pas s'en mourir.

C'est la femme sans influence, de bataille
En paix, c'est la foi en errance
Et du lien se fume en faille.

C'est la bite en focale,
Invisible mais bien pâle,
De l'échine au sein,
Du génie et sa Gena
Qui pleurent tant de riens
En un rire sans raccord.

Joseph.K

samedi 3 janvier 2009

La femmes avec un "s"

Mes femmes, c'est un peu Une sous influence.
Chantons les à l'unissons, là
préférence,
va et retourne toi.

Je l'aime autant
que je la baise
et seulement.
Tout à propos,
elle me chante " Et mon copain rentre tôt,
va et retourne toi"

Ce n'est que le temps qui s'est trompé,
Mais comment peux tu me regarder
comme si je n'étais qu'un
de ceux que tu as fait ?
Pourquoi pleurais tu,
quand nous faisions l'amour ?
Ne crains rien, je ne suis pas
pour toujours.
Je peux tout promettre
et fuir. Le Tout le peut bien mieux.

Je ne t'embrasserais que soul
dans un bar à comptoir gluant
et de nous, et de rien, fou.

Je t'aime puis me fantôme, c'est la norme.
Je t'aime juste à temps.
Créve sans moi,
j'n'aime que l'beau.

Au demeurant, toi qui a tant bousculé mes larmes d'encre, toi qui pousse un peu ta corne, sache que...

Joseph.K

jeudi 1 janvier 2009

Des autres

"Le préjugé demeure on l'appelle slogan"
Louis Aragon
.
D'abyme que je sais assertion onthologique d'un ça assumé, plonge et tiraille les échos des horizons trop connus pour ne pas être que survolés.
Le Styx de vos torpeur
résonne en l'encre sous-jacente
Le cadre s'effleure
en mouvement d'errante.
Le mal d'aurore a chanté ses tables d'opération avant nous, quand les fleurs noires bourgeonnaient ses lesbiennes en douces furies.
Moi je crache un sang affilié et l'observe se ruer d'une rare verticalité, mondaine trop frêle.
  • Je suis vos dégouts inavoués, désirés.
  • Je coule, je coule en vos cerveaux de béton fébrile.
  • Je suis création, et l'unique mienne.

etc, etc...

Nous pourions écrire

Que je frêle vos désirs en un lac flou,

Que nos rimes s'embrasent en gel tempétueux,

Qu'il boit son sang pétrit par le sable trop rugueux.

L'immobile forme le Tout de ces néant.

La coupe mobile dans le Tout s'estompe au grés, en biais ou par le biais de leurs loups qu'ils cachent, tous, tous et eux.

Ceci n'est pas une pipe ?

On peut mourir d'une pipe ?

Ou quand l'art s'électrocute en écho de sa Lou vaguante...

C'est une histoire de prisme au couleurs à transsubstituer. Je subconsciente. Posons nous le bleu des textes espérants nos êtres.

Ceci n'est pas un surréalisme vouant le sens déraisonné simili assertion de l'âme. Ceci est l'unique ciel directeur :

ne levez plus l'iris, son poid rend hydrophique la recherche à finalité glissante de l'interne flottement, air libre.

D'où est torpeur ?

Joseph.K