jeudi 29 avril 2010

Requiem sans espoir


Dans tes rues lointaines aux rustres lustres que tes yeux vénèrent, ton royaume. L'île seule où tu ruines toute suite, où tes cernes t'appartiennent. J'ai appris des grecs, j'écris d'un de mes enfers. Légère corde aux rites clos. Tout s'emballe et le circulaire de ton électro' m'aspire en ses seins que j'ai punis. Un Dieu pour toi souris aux siens. Un Dieu pour moi pardonne et sais ma haine, ma réponse d'en haut. Ton visage en rédemption j'en ai finis de moi. Tu me laisseras comme un homme, et moi, las encore, je crèverais toutes femmes en impitoyables orgasmes. Tu ne rêves que de tes rues lointaines où jamais mon eau ne séchera. Mon Antigone, ma punition.
Je cercle à l'oubli des formes vécues et tes risques et tes mimiques que j'admire à larmes au ventre. Ton seul mouvement qui m'implose en silence et seul et sans savoir au sol tu me sauves à m'aimer
- et ma face qu'emporte tes mains au baiser, l'absolu.

Deslogis

mardi 27 avril 2010

samedi 24 avril 2010

Flora fume (variation sur Flora n°2)


Flora fume
la même clope que moi

Flora seule
ici-haut
dans son studio sale
dont elle pleure
seule
la perdition

Flora seule
et sans souvenir

Flora boit
seule et seins nues
dans un coin de mur qu'elle enfonce de ses mèches libres
et oranges

Flora songe
à songer

Flora chiale

Flora rien
immobile

Flora fume
la même clope que moi

Deslogis

Flora flanche (variation sur Flora n°1)


Ta photo qui me fait t'aimer seul dans mon ombre-
blanche. Flore.
Flora l'oeil et le sein
Las et seul à boire à
vide et Flora sombre.
(Flora n'existe pas)

Mais là seul en silence les dessins reviennent.
Ce matin aux rayons
lourds, j'quittais une antre sale, aux vénitiennes
allures, et qui ont,
tel Flora, l'odeur vaine.

(En alternative beauté, Flora nue sous
son seul jean,
Flora soul,
s'assassine.)

Bourré comme je flanche,
ta photo m'fait t'aimer seul dans mon ombre-blanche.

Deslogis

vendredi 23 avril 2010

Les Villes coulent et Flora flotte

....

Mais

Mais il pleut comme elle plut au royaume des larmes
Et son feu à l'eau flotte, contre un mur, contre un toit
Et je pleure comme il plut, sur ses mèches qui s'alarment
Et Flora, Flora fut : c'est du vrai qu'elle est proie.

Deslogis


dimanche 18 avril 2010

Hommage à Fernando Pessoa, George Séféris & Dylan Thomas


"... pauvres de nous qui nous affublons d'une âme."

"Où que me porte mon voyage, la Grèce me fait mal."

"Être poète n'est pas une ambition que j'aie,
c'est ma manière à moi d'être seul."

"Tout conversation, tout échange sont impossibles. Quand je parle avec telle personne, ce n'est pas moi qui parle, mais un autre que j'imite."

"Ce corps qui souhaitait fleurir comme une branche,
Porter ses fruits, devenir flûte dans le gel,
L'imagination l'a enfoui dans un essaim bruyant
Pour que passe, et l'éprouve, le temps musicien."

"Ce sentiment de l'éphémère qui glace et paralyse toutes mes forces. Il a été sans doute (et est encore) mon pire ennemi."

"Aimer, c'est l'innocence éternelle,
et l'unique innocence est de ne pas penser."

"Il doit y avoir des hommes qui n'ont pas osé vivre par excès de sensibilités. Pour être utile, la sensibilité doit s'accompagner d'une énergie équivalente."

"Ce monde est mon partage et celui du démon.
[...]
L'homme sera ma métaphore."

Fernando Pessoa,
Le Gardeur de troupeaux (1914)

George Séféris,
Poèmes (1933-1955)
Pages de journal (1925-1971)

Dylan Thomas,
Si j'étais démangé par le frottis de l'amour (~1930)

samedi 17 avril 2010

Samedi 17 avril 2010



Il eut une nuit où, seul, par choix intimement lié à la culpabilité d'actes pour moi commun, je lus dans ma fumée noire les intimes pages de journal de Georges Séféris.
"Partout où me porte mon voyage, la Grèce me fait mal."
Je ressentis, mais n'en conclus rien.
(Peut-être à peine ai-je encore compris un bout de poésie...)

"As you from crimes would pardoned me,
Let your indulgence set me free" (1)

Deslogis

(1) : "Vos propres offenses,
Les souhaitez-vous pardonnées,
Que me délie votre indulgence."
William Shakespeare, The Tempest, 1611

jeudi 15 avril 2010

L'ennemi se rencontre avant d'en être


C'était à instant. Je me souviens des étés, du jaune, d'arbres et toujours seul et sans activité je me pressais, caché du jaune sous les arbres, à lire frénétiquement, vite, sans s'arrêter pour combler, combler. Toulouse. C'était à Toulouse, un été aussi jaune qu'un autre. Un coin d'arbre et un matin long et entier à errer dans les briques, à scintiller les pavés et respirer la Garonne. De cafés en cafés j'ai, ce matin là d'été à Toulouse, parcouru le centre-ville aimé. Je lisais, de cafés en cafés jusqu'à cet arbre, un Cioran que je découvrais euphorique et extasié de jaune. Tout allait ensemble. Je me souviens, c'était à instant.

J'avais un temps.


Et puis quelques années. Il était entouré de lui-même, tout ses actes envahissaient le nerfs des autres. Il fleurissait harmonique et d"une beauté suffisante pour les perdre, les autres. Qu'ils se perdent, signifiait ses actes. Il ne se vengeait de rien, mais se vengeait tout de même. Si jamais, tout était justifiable, la haine, par la haine tout s'explique et le haineux est Dieu même, inspiré des croix. Le purgatoire en lieu commun et violon caché derrière le dos.
Tout était pour lui son montant de lyre, sang s'il faut.

Deslogis

mardi 13 avril 2010

Blues Explosion (sur fond noir)

"La fille a croisé les jambes, en remontant sa jupe, et je me suis dit qu'il fallait mourir pour connaître le paradis."
Charles Bukowski
La Vie dans un bordel au Texas

Vert, d'un fluo et rouge, et vert et rien, et rouge. Des basses aux ventres la sueur maîtrise le corps, et le tien peu loin ma trans'. Chute des doigts sur ta hanche, bonjour. Vert, d'un fluo, tes yeux et Dante torture l'espoir d'une fin. Langue au bas fait la rencontre, bonsoir. La drogue et la peur. Je saute comme pour battre le sol ailleurs qui résonne qui résonne et l'ombre crypte. Un peu de ton sang sous mon ongle, l'angle clame la guerre, lutte-moi avant qu'explosion et ta mort sera lente d'ici à ta mort si mon souvenir t'effleure. Les cieux qu'on oublie pas. Un parfait beat et la musique. La passion du rythme, corps de là en là et loin et là. Le DJ sous sa furie digne des larmes d'un adieu, je le sais, parle blues sous ses platines et c'est du jazz qu'il hurle au-delà des paupières. Elle est belle ta feinte en jambe entre les miennes qu'ouvre ta peau à la mienne. Elle est belle.
D'un lieu sale ou non nos foutreries auront le goût d'un joint de trop qu'on acclame.
Parce que c'est bien de foutreries qu'il s'agit que tu sois belle ou non, et tu l'es.
Vert, d'un fluo la boîte, et rien.

Deslogis

samedi 10 avril 2010

Géa

Âgée ? Elle ? Oh ! Elle ? Géa ?
Pas du tout, mais immortelle !
Comme le fleuve qui coule du ciel jusqu'à la plaine,

Voilà te chanson
Ta chanson Géa.
Qui doit être colonne diamantée
Pour soutenir ces mots à jamais !

Reflété dans l'eau je te contemple
Pour chanter ton histoire
Pour chanter ta légende,
Qui ne fut ivre, ni rêvé
Mais qui fut songe,
Qui n'est jamais mensonge.

Âgée ? Qui ? Géa ?

Pas du tout ! Mais immortelle dans ce chant !

O. Valvos

vendredi 9 avril 2010

Hommage à Arthur Rimbaud


 Barbare

Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme - qui nous attaquent encore le cœur et la tête - loin des anciens assassins - 
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas)
Douceurs !
Les brasiers, pleuvant aux rafales de givres, - Douceurs ! - les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. - Ô monde ! - 
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent,)
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
Ô Douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, - ô douceurs ! - et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Le pavillon ...


Arthur Rimbaud, Illuminations, 1886

jeudi 8 avril 2010

Que j'dis

Les vrais voyageurs sont ceux sans corps. Mais ça tu l'sais, t'as lu Céline toi aussi, et t'es pas parti, non, t'es toujours au sein des tiens, et c'est aux doigts qu't'as mal. C'est normal vas, ça fait mal, c'est crade, ça point n'est-ce-pas, allez vas, tournes ! Vas voir la lune un coup, la nuit chez toi, elle est au fond des verres tu l'sais, pas du premier, elle est au fond du verre, c'lui qui t'saignes au sol. Le meilleur n'est-ce-pas, celui loin d'toi, ouais. C'est facile en fait d'être libre, suffit d'la voir... d'l'avoir... moi je ne sais pas trop tu sais, j'suis un peu comme toi... un peu... c'qu'il faut pour. Loin d'eux parce que d'soi... n'est-ce-pas ! Et puis j'bouquine qu'on dit, ouais, c'est un peu comme la lune, c'est pour s'en foutre. D'eux et d'soi toujours. Tu peux pas les fuir l'ami, alors casses toi, de toi, par la lune et non vers. Ha et la fatigue, ouais... le corps... t'as lu Artaud aussi, tu sais... 'fin tu savais déjà... n'est-ce-pas c'est c'la qui paume, t'es geôlier comme tout l'monde. La lune est aussi là pour ça... j'crois... c'est c'que fait la route d't'façon... faire croire. Moi j'prends plus les routes, j'reste dans mon grand Paris et ça m'suffit bien, 'y'en a des lunes ici.
C'est la colère qu'est en crise.
Deslogis