samedi 12 juillet 2008

Machu

Machu est un concept. Elle n'est palpable et visible que par mes mains infirmes et mes yeux aveuglés.
Machu ne touche pas le coeur, elle transperce l'âme.
Machu c'est l'espoir, c'est le doute. Elle est autre. Je ne peux, Ô moi grand narrateur omniscient, lire en elle.
Machu c'est l'humanisation de Dieu, et du Diable aussi. Elle leur apprendrais l'interrogation. En vivant comme elle le fait, seulement.
Machu c'est l'amour. L'unique, la cicatrice invisible mais profonde, spirituelle mais douloureuse. Cicatrice aux hémorragies incontrôlées.
Machu c'est la passion. Celle qui prend et surprend. La timidité passionnelle d'une intimité couverte sous un drap de soie.
Machu c'est la vie. L'inexistence totale de ce qu'on ne sait pas. C'est la peur. La vie comme un amas de peur, peur de ce qu'on ne connait et ne comprend pas.
C'est cela Machu. C'est la mort. Ce qui n'existe pas pour soi est mort. Machu c'est savoir cela et peut-être même l'accepter.
Machu c'est apprendre à vivre.
Voyez Machu comme une femme. Une rêveuse pragmatique. Elle veut se laisser porter par ses rêves mais "parfois il faut être pratique". Un "parfois" aux sonorités d'un "toujours".
Machu trouve sa singularité dans son universalisme. Il est douloureux de contenir le monde entier en soi.
Mélangez ce tout qui fait le monde et vous obtiendrais l'unique.
Machu quand elle dort, pleure sans larme. Il n'est pas de meilleur livre ouvert que le visage dormant. Et Machu semble pleurer, souffrir de ce poid qu'est le monde.
Il est difficile d'être Machu, peut-être autant que de l'aimer.
Les autres aiment Machu comme on aime la couleur d'un fruit sans y avoir gouté l'hydromel. Cette couleur qui illumine la nuit et assombrit le jour.
Personne ne connait Machu comme je la connais. Non pas que ma connaissance d'elle soit meilleure mais différente. A moins que ce soit encore l'interprétation subjective qui se joue de moi.
Je lui cris mes murmures à l'oreille : "Machu..." Je l'appelle ainsi sans cesse, comme pour la ramener à moi.
Je l'aime. Pas comme on dit "je t'aime". Je l'aime plus sincèrement que ce frêle et fourbe mot.
Je la vie, je la pense, je l'inhale, je la vole. Sans cesse. Il faut toujours la voler ou c'est elle qui s'envole, c'est elle qui prend son envol, et cela est le mieux, tout égoïsme mis à part.
Machu glisse entre les doigts, et la rattraper est le bonheur qui fait une existence. Heureux qui comme moi a vécu plusieurs vie à ses cotés...
... Et je ne sais si je suis déjà mort.



Joseph.K

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