mardi 9 décembre 2008

La Danseuse de Mallarmé



"une danseuse, ce n'est pas une femme qui danse"

Stéphane Mallarmé

Prenons cette phrase comme doctrine, comme base fondamentale, comme fondation inébranlable. Et tout ceci, pour l'Art. Ici est alors montré, si ce n'est démontré ( cf. l'oeuvre complète de Mallarmé ! ) la nuance aux allures dantesques qu'apporte l'art et sa différenciation abstraite, mais concrétisée ici et depuis, avec le "non-art".
Je dessine, je peint, je photographie, je filme ou même j'écris une femme qui danse ; alors je représente, j'imite, je montre et donc je communique un fait à un moment donné. Mais Gilles Deleuze n'affirme-t-il pas que "l'oeuvre d'art n'a rien à voir avec la communication" ? "Rien à voir", comme si cette expression commune prenait ici un sens littéral et ainsi que l'art ne doit pas même regarder, voir ou considérer la communication. Elle n'y verra rien qu'un néant, au mieux un écho.
Alors je reprend ma peinture, mon film ou mon poème avec ce sujet, dorénavant abstrait, qu'est la danseuse. L'impression s'image sous un doux crescendo : - je ne regarde plus ; - je ne vois plus ; - je commence à ressentir. Ha ! Je ressens, maintenant que j'oublie à communiquer, je ressens. Etrange qu'il ne fut pas là, ce ressenti, lorsque je voulais montrer.
Bien, alors le principal, celui que l'on croit bien souvent inaccessible, est fait, il ne reste plus qu'a "retranscrire". Cela parait alors bénin, je n'ai plus rien à faire, le ressenti s'en occupera, il en a besoin. Une fois son existence engendrée et quasi-palpable, l'éjaculation est nécessaire. L'essence d'une dite-oeuvre est ainsi et seulement : besoin. Et n'est qu'une démonstration de plus d'un fait bien connu que ce texte.
Ceci est ma danseuse.


Joseph.K


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