lundi 8 septembre 2008

Mémoires d'un chat (fables animales, premier temps)

Il balayait et balayait
La rue froide de l'été
Quand il vît
Devant lui
Le corps chaud
D'un chat mort.

Il balaya et balaya
Ce chat immobile tendu au sol.
Cette bête jadis si blanche,
Cette bête noire d'aujourd'hui,
Qui bougeait aux forts coups de balais,
Priant de ne pas l'oublier.

Il ignorait et ignorait,
La seringue qui était à côté.
Cette mémoire de cocaïne passée
Et d'une maladie qui, transpercée,
N'allait pas pourrir,
Comme ce chat blanc, jadis.

Et tous partent et partent,
Le travail fini déjà,
Mais lui reste
À bouger son chat,
Petite preuve de respect,
Pour cette masse pourrie au sol.

O. Valvos

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