vendredi 20 février 2009

Hommage à Johann Wolfgang Von Goethe


MARGUERITE : Ainsi tu ne crois pas ?

FAUST : Ne te méprends pas, ô aimable visage ! Qui peut le nommer ? Et qui confesser : "je crois en lui" ? Qui peut sentir et peut se permettre de dire : "je ne crois pas en lui" ? Lui qui embrasse l'univers, qui soutient l'univers, n'embrasse et ne soutient-il pas toi, moi, lui-même ? Le ciel ne se voûte-t-il pas là-haut ? La terre n'est-elle pas ferme ici-bas ? Et les astres éternels aux regards amicaux ne se lèvent-ils pas ? Et quand je te regarde dans les yeux, n'est-il pas vrai que tout se presse vers la tête et ton coeur et, invisible ou visible, palpite en un éternel mystére ? Remplis-en ton coeur, si grand soit-il, et si tu es tout imbue de ce sentiment, nomme-le comme tu voudras : nomme-le bonheur ! Coeur ! Amour ! Dieu ! Je n'ai pas de nom pour cela ! Le sentiment est tout ; le nom n'est que son et fumée qui obscurcissent le feu du ciel.

MARGUERITE : Tout cela est bel est bon ; c'est à peu près ce que dit le curé, seulement en d'autres termes.

FAUST : C'est ce que disent tous les coeurs en tous lieux où luit la lumiére du ciel, chacun dans son langage. Pourquoi pas le mien ?

Johann Wolfgang Von Goethe, Faust, 1808.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire