vendredi 6 février 2009

Hommage à Michel De Montaigne

Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu'accoinctances et familiaritez nouées par quelque occasion ou commodité par le moyen de laquelle nos ames s'entretiennent. En l'amitié dequoy je parle, elle se meslent et confondent l'une en l'autre d'un melange si universel, qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les as jointes. Si on me presse de dire pourquoy je l'aymois, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en respondant : Par ce que c'estoit luy ; par ce que c'estoit moy.
Il y a, au delà de tout mon discours et de ce que j'en puis dire particulierement, ne scay quelle force inexplicable et fatale mediatrice de cette union. (...) Anostre premiere rencontre, qui fut par hazard en un grande feste et compagnie de ville, nous nous trouvasmes si prins, si cognus, si obligez entre nous que rien des lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre. Il escrivit une Satyre Latine excellente ...

Michel de Montaigne, De l'Amitié, 1580.

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