jeudi 11 juin 2009

LOU REED


sombrait-il aisément face aux encres
en tremblant des lèvres aux antres

dans les rues à traverser le feu nu
je n'y vois plus, ayant bu ou plein,
que des p'tits univers aux codes de pantins
qui se croisent, se choquent, ne s'entendent plus

tel un saint qui demande, poliment,
un couteau à son voisin d'en haut
pour pouvoir tuer sa pute homo'
tel est, sous héroïne, ma vue du monde entourant.

Dean paumait ses bras la nuit
et comprenait alors qui'il n'aimait que lui

j'ai croisé un mois durant une Candy,
elle disait qu'intérêt n'est qu'en le swing
et moi, par la porte du fond, j'disais "merci darling,
tu vois, tu m'offres tes seins et moi mon mépris"

j'raconte ça à Dean les yeux fermés,
il rigole et comprend : puisque la base,
pour lui aussi, c'est la forme du vase,
et de l'être ! c'est du Dylan en tramway.

sombrait-il aisément face aux encres
en tremblant des lèvres aux antres

j'raconte ça à Dean les yeux fermés d'espoir,
il rigole et comprend, mais lui aussi
ces femmes fatales l'ont tué en passions inouïes !
sous des phares allons fumer, cafer, et s'assoir.

et tout ce temps dehors Faustine
toutes ses encres perdue en cyanure
"viens faire un tour du coté obscur"
du vent ! pour une paire de lèvres radines !

Dean paumait ses bras la nuit
et comprenait alors qui'il n'aimait que lui

j'me souviens aussi d'cette Fausse
prûde par devoir mais hédoniste des eaux
effrayé de tant aimer sucer ses stylos,
elle aussi s'est taillée au nom d'Eros.

Dean s'en fout, il préfère mon latin
vidé de ma mémoire anarchiste, de elle à moi
je l'aimais à pousser ma corne je crois
ha ma tendre histoire sans fin

sombrait-il aisément face aux encres
en tremblant des lèvres aux antres

et d'un coup sans accord grille Sister Ray
saignant les possibles au sein mûre
guitares et autres plûmes mutent et murmurent
qu'il nous faut tout mettre à l'essai.

vicieuse et belle comme la seule musique
ne le sont-elle pas toutes ? du bout de soi,
comprenons enfin "-j'ai envie d'toi, et toi ?
- ouais, allons-y", ha l'utopie vouée au numérique.

Dean paumait ses bras la nuit
et comprenait alors qu'il n'aimait que lui

éduqué par l'absence ! c'est ainsi
qu'elle me décrit, mais je sais
qu'il n'y sonne en mon conte imagé
que des rues trop sombres pour la nuit.

j'raconte ça à Dean les yeux fermés,
il rigole et comprend, mais l'espoir se fâne
Wolf a bien raison, "there is no time"
et encore, j'raconte ça à Dean les yeux fermés,

sombrait-il aisément face aux encres
en tremblant des lèvres aux antres ?

Joseph.K

4 commentaires:

  1. ça coupe l'envie de faire un commentaire...H

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  2. en le lisant on entend de la musique, un rythme un peu sale et lancinant comme l'écriture de Joseph K.
    H

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  3. ...où comme l'écriture de Lou Reed... c'est l'principe de base en tout cas !

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