dimanche 24 janvier 2010

Qui s'y intéresse ?


Ça a débuté comme ça,
sur une impression, un dimanche.
J'allais mal.
On est toujours seul le dimanche, alors on se pense, on ressasse surtout.
Une sorte de virgule de l'existence, le dimanche.
J'eus, ce dimanche, l'impression de me délaisser.
C'est qu'il confirmait mon aigreur ce rockeur nègre au sourire aussi constant que nuancé.
Ce moi insaisissable, l'Être peut on dire.
J'ai toujours délaissé, les choses, le reste, la plupart des Autres, les importantes futilités.
Mais ce jour là c'était bien moi que j'eus l'impression de délaisser.
Je me souviens aussi du sentiment,
quelque chose d'âcre qui enveloppe le corps.
C'est pas violent l'impuissance, mais ça pue et ça paralyse.
Depuis combien de temps me délaisse-je ?
Je ne savais si c'était la vie et son fil increvable qui me tuait ou bien si c'était une sorte de regard inédit que je portais sur moi.
Peut-être n'aurais-je pas du stopper cette fuite du réel, du concret, cette fuite avec laquelle je m'étais fait.
Ce n'était plus moi que je voyais, c'étaient mes actes.
C'était récent ça, et pas à mon habitude.
Il n'y a que les Autres qui agissent, nous, soi, on est.
Et pourtant c'était bien comme un Autre que je me sentais alors.
C'était leur gangrène, aux Autres, qui me rongeait.
Voila ce que font les Autres, ce qu'ils nous forcent à faire, avec la solitude comme bâton.
Il n'y a de pire cercle vicieux.
Parce qu'alors on baise et seulement, on boit et sans crainte.
Et c'est là,
en ce lieu d'idées vouées aux lyrismes des instants seuls,
c'est la qu'on se délaisse.
Dans la seule solution.
Me jugeais-je ?
J'étais pourtant, et ce depuis Paris, dans la période la plus dégueulasse qui puisse.
Dégueulasse selon les Autres, toujours eux.
C'est que, oui, je buvais comme un révolté, je baisais comme un mercenaire et je trompais comme moi.
J'aimais ça.
J'aime ça.
C'est ça avoir de l'intérêt.
Je vais bien.

Deslogis

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