jeudi 4 novembre 2010

Une image juste

tu es belle dans ta robe
encore
(suspens)
tu es belle
dans ta robe encore
te souviens de moi
je t'aime
encore
diraient-ils (qui ?)
juste une image
et moi sous ces robes

De Silogis

1 commentaire:

  1. Le va-nu-pieds

    Il était si crevé qu’il aurait bien prit pour logis la première chambre à air qui se présenterai à lui. « Etre sur un nuage ! » c’est tout ce qu’il souhaitait ; à ce stade de la rêverie, la pierre, le pavé, le bitume, le carrelage, le parquet, tout ne pouvait que devenir cotonneux dès l’instant où des pans, de briques, de béton, de bois, le protègeraient du vent froid et rugueux. « Je crève la dalle de m’attabler à mon chevet… ». Il implorait un air frais de le secourir, seulement sa piste de largage se devait d’avoir des airs de chambre : il ne pouvait supporter maintenant l’idée de continuer sa marche lessivé par l’atmosphère ambiante ; alors sans précipitation il annonça qu’il sombra, écroulé sous ses pas, l’épine arc-boutée ; les pommettes heurtèrent la roche en mille éclats, aucun bruit, nul fracas, les muscles se décrispèrent, les paupières mi-closes : « Creuse le sommeil son lit dans mes poumons. » Son souffle parut devenir de plus en plus régulier, au fur et à mesure que je m’approchai ; mon ombre me devançait, atteignit ses mollets, glissa par soubresaut sur le dormeur, jusqu’à ce qu’il il fut couvert de son imposante stature. Silence. Pénombre. Des nuits que je m’amusais à le poursuivre, tout en essayant de rester dans la plus grande discrétion, dans la mesure du possible. Tout entier sous-couvert de ma présence, sa figure, sa nuque, ses doigts. Il fallait s’éloigner à présent par crainte du réveil ; soubresaut sur le dormeur. hhhm… Noir.
    Je peine à respirer, trop de fumée, de fumés au comptoir. A la barre, les gens paient pour qu’on les écoute ; de l’autre côté, éloigné de ceux-là, sans brutalité, les mains touts occupées à éponger une marre, je joue les voyeurs-sourds, sans doute. Je plonge.

    RépondreSupprimer